
Une nouvelle proposition du Front National reprise par plusieurs parlementaires UMP : Eric Besson se cache derrière la transposition des directives européennes « retour » (« directive de la honte »), « carte bleue » et « sanctions » pour durcir encore la législation sur l’immigration, réaliser des amalgames intolérables entre immigration et insécurité et construire sa « fabrique à bons Français » et à méchants immigrés, cette machine électorale populiste imaginée par le Président de la République.
Dans cette surenchère sécuritaire notamment basée sur l’agitation de la xénophobie, alors que le projet de loi prévoit déjà des dispositions indignes comme l’extension des conditions de la déchéance de la nationalité ou la notion de « mariage gris » porte ouverte à toutes les dérives, certains parlementaires vont encore plus loin, toujours prompts à devancer tous les autres dans la course au rapprochement du Front National. Ainsi Lionnel Luca et 15 autres députés du groupe UMP ont-ils déposé un amendement visant à déchoir de leur nationalité française, les personnes qui n’auraient pas « renoncé à une seconde nationalité dans les six mois précédant leur majorité et dans les douze mois la suivant ».
On imagine l’effet qu’aurait une telle mesure, si elle venait à être adoptée, sur les Français à l’étranger, souvent détenteurs d’une seconde nationalité et qui ne ressentent aucun besoin de choisir pour adhérer pleinement aux valeurs de la République, contrairement aux motifs exposés par M. Luca.
L’amendement visant à supprimer la double nationalité a certes été rejeté par la commission des lois à l’Assemblée nationale. Néanmoins, le débat n’est pas clos pour la droite et les députés UMP ont indiqué leur volonté d’étudier toutes les questions liées au droit de la nationalité au sein du groupe de travail voulu par le Président de la République lors de son discours de Grenoble.
La Fédération des Français à l’étranger du Parti Socialiste reste donc vigilante face à toute nouvelle tentative de restriction au droit à la plurinationalité et dénonce fortement la vision ultranationaliste de l’avenir de la France promue par l’UMP et le gouvernement.