
Le 13 octobre, le Sénat a adopté contre l’avis du Gouvernement un amendement déposé par les Sénateurs PS des Français de l’étranger Monique Cerisier-ben Guiga, Claudine Lepage et Richard Yung, prévoyant que les Français établis hors de France seraient inclus dans le dispositif consistant à dispenser une information sur la retraite. Les assurés sociaux résidant à l’étranger pourront ainsi à partir de 45 ans, puis tous les 5 ans, solliciter auprès de leur caisse de retraite un entretien sur les droits qu’ils se sont constitués dans les régimes légaux de retraites français.
L’avenir des retraites concerne tous les Français, en France comme à l’étranger. En effet, selon la reconstitution de sa carrière, un Français établi à l’étranger peut dépendre du système français de retraites. La loi de finance de la sécurité sociale de 2010 prévoit que le prix du rachat des trimestres passés à l’étranger sera multiplié par 4 à compter du 1er janvier 2011. La retraite peut subir une décote de 20%, voire plus, si aucune action n’est entreprise individuellement avant le 31 décembre 2010.
La situation des conjoints est encore plus grave : carrières interrompues, activité locale impossible et retraites tronquées. C’est le montant des pensions de réversion qui est en jeu.
Voilà pourquoi les Français à l’étranger se mobilisent tant ce qui se joue en ce moment peut avoir une incidence importante sur leurs futures pensions.
Une autre réforme que celle de la droite, qui prenne en compte la situation de tous les Français, en France et à l’étranger, est possible.
La force et l’ampleur croissante de la mobilisation dans notre pays peuvent encore faire reculer le Gouvernement en dépit du vote du Parlement prévu le mercredi 27 octobre.
La réforme Sarkozy-Woerth est profondément injuste et ne garantit ni le financement du système par répartition ni le pouvoir d’achat des retraités.
Les mesures du Gouvernement vont :
• Transformer les jeunes retraités en vieux chômeurs, en obligeant les seniors à cotiser plus longtemps et contraindre les femmes qui ont eu des carrières fractionnées à partir à 67 ans ;
• Entraîner une baisse du niveau des pensions, comme après les précédentes réformes de la droite ;
• Exclure la prise en compte de la pénibilité, qui ne saurait être confondue avec l’invalidité ;
• Faire porter plus de 90 % des nouveaux efforts sur les seuls salariés et rien ou presque sur les revenus du capital ;
• Piller le fonds de réserve des retraites pour maquiller les déficits en vue des échéances 2012 sans régler durablement la question du financement.
Le Parti Socialiste propose :
1. Le maintien de l’âge légal de départ à 60 ans, la protection pour les salariés ayant commencé à travailler le plus tôt et la liberté de choix pour tous ;
2. Une juste prise en compte de la pénibilité, sur base de l’espérance de vie liée aux parcours professionnels ;
3. Le financement des retraites du premier au dernier Euro par des efforts partagés : les revenus du capital et les banques doivent aussi contribuer à l’effort de solidarité ;
4. La reconnaissance par des mesures démographiques de l’allongement de la durée de la vie ;
5. Un fonds de réserve des retraites garanti pour amortir les chocs démographiques et économiques.
Dans les pays du monde où une expression sur la voie publique est possible selon la législation du pays d’accueil, sans risque physique et où cette démarche peut être comprise par les résidents, la Fédération des Français à l’Etranger du Parti Socialiste appelle les Français à manifester leur opposition à la réforme Sarkozy-Woerth lors de la journée d’action nationale du jeudi 28 octobre devant les Ambassades ou Consulats de France.
Mobilisons-nous pour une réforme juste, qui préserve nos retraites et celles de nos enfants !