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Les ambassadeurs du projet socialiste en Suède

Catherine Trautmann était présente à Stockholm avec Christophe Premat, candidat suppléant d’Axelle Lemaire dans la 3e circonscription des Français de l’étranger pour présenter les principaux points du programme socialiste, mais surtout pour initier une nouvelle démarche dans la relation à nos partis frères.
En effet, il s´agit de trouver des dénominateurs communs pour une stratégie européenne et une cohérence des positions progressistes tout en respectant l´histoire sociale de chacun des pays. Pour la Suède, les questions concrètes comme la régulation du marché sont au cœur de cette démarche pour que toutes les forces progressistes en Europe soient à même de proposer une vision à long terme qui ne soit pas engoncée dans le diktat de l´urgence. Il est important de redéfinir des pactes sociaux en Europe qui soient articulés à des moyens efficaces de retrouver une croissance durable.

Plusieurs rencontres ont jalonné cette journée d´abord avec Tommy Svensson, responsable du service d´information du think tank du mouvement social-démocrate suédois. L´entretien a porté sur la manière d´apporter des réponses concrètes aux préoccupations sociales et économiques des citoyens. Quelle est la formule à trouver pour donner des solutions collectives à l´avenir de l´État-Providence en partenariat avec les syndicats ? Après deux défaites successives à gauche, l’heure est au diagnostic et l’on sent bien que l’on s’interroge sur ce « Qu’est-ce que la social-démocratie ? » (*1), c’est d’ailleurs le titre de l’ouvrage que notre interlocuteur nous invite à découvrir. Dans cette traversée de la crise, on trouve ce constat qui invite toute l’Europe à une réflexion approfondie : « Il y a donc un conflit évident entre les exigences de d’efficacité et de compétitivité du monde du travail et celles de l‘économie et de la morale sociales qui ne veulent pas que cette course à l’efficacité conduise à un épuisement prématuré des personnes – ce qui entraîne des hausses de coûts de santé et de préretraites ». Un équilibre est menacé, nos camarades suédois veulent nous convaincre de l’utilité de le sauvegarder.

La notion d’État-Providence sur laquelle s’est construite la société d’après-guerre remet au cœur du débat le lien entre individu et société. Nos camarades suédois n’ont pas réponse à tout, mais ils ne se trompent pas de diagnostic : « La politique du bien-être social ne traite pas seulement de la répartition des ressources matérielles. Elle traite aussi de la redistribution du pouvoir qui est la raison véritable de la critique de longue haleine et si étrangement semblable décennie après décennie contre la politique du bien-être social ». En d’autre terme rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est la nécessité de retourner sans tarder aux fondamentaux de l’action politique comme de l’action syndicale. Dans un pays où le lien entre syndicats et action politique est plus naturel qu’en France, l’articulation entre les deux n’est plus la même. L’individualisme est passé par là. Le lien entre « protection sociale » et « risques au travail » a une influence sur le système de mutualisation et de retraites. Cette réflexion ramène Catherine Trautmann au compromis social hérité de l’après-guerre également aujourd’hui menacé en France car il nous invite à nous réinterroger sur ce que représente « le coût du travail » au XXIème siècle.

Réforme ou révolte, ces grandes questions nous orientent vers les moyens d’action déployés par les jeunes générations pour se faire entendre dans une Europe vieillissante. Des « indignés » aux « pirates », les gauches doivent écouter et chercher à comprendre ces mouvements d’expression et d’humeur qui peuvent dégénérer et ne pas se cantonner à convaincre un électorat traditionnellement fidèle aux principes qu’il défend. C’est aussi de cette manière que la démocratie peut respirer.

Les échanges se sont poursuivis avec Marie Granlund, parlementaire à la tête de la délégation social-démocrate au sein de la commission des affaires européennes et Andrine Winther, conseillère politique au sein de la même délégation. Comment renforcer les liens entre les partis frères au sein de ces commissions et comment améliorer nos efforts de coordination sur des questions européennes de fond ? Présenter le projet du PS à nos partenaires est important pour préparer en amont une collaboration plus forte à l´avenir. Nous devons apprendre à diffuser les mêmes messages au même moment et mieux coordonner nos priorités de manière à leur donner davantage de force. Il nous faut traiter de sujets précis et faire le point sur les travaux que nous désirons approfondir, comme la question de l’énergie par exemple dont les implications dépassent nos frontières nationales. L´année 2014 sera une année cruciale pour la Suède dans la mesure où auront lieu les élections européennes et les élections locales, régionales et nationales.

Dans l´après-midi, il a été question des manières de mener des actions communes (débats, tables-tondes) avec Christian Scharf, en charge du suivi des campagnes et Ingrid Rudin, responsable de la vie politique du parti social-démocrate suédois pour la région de Stockholm. Ann Linde, responsable du secrétariat international du parti, a évoqué l´action internationale des sociaux-démocrates suédois avec en particulier un programme de formation des cadres politiques de pays émergents (en partenariat avec le centre Olof Palme). Un autre programme portant le nom de « in the waiting room of Union », leur permet de s’interroger sur la problématique de l’élargissement. Il concerne des pays comme la Moldavie, l’Ukraine ou la Turquie. Là encore que ce soit au niveau national ou international, nous retrouvons le souci constant d’être en phase avec les attentes des populations. Les principes qui régissent l’action politiques ne valent que par rapport à leur traduction dans la réalité quotidienne. Il n’empêche que nous devons avoir une « vision claire » de l’Europe que nous voulons et des perspectives que nous devons mettre en commun.

Cette société ouverte, tournée vers le monde pose de nombreuses questions comme l’appartenance à la «nationalité » et la définition de « l’identité » dans l’espace européen qui crispe tant la droite réactionnaire et nationaliste.

Le parti social-démocrate suédois, qui est l´un des principaux contributeurs de l´Internationale Socialiste, a cependant une position critique à l´égard de la structure de ces organisations. Il y a une volonté de construire des partenariats internationaux sur des questions tangibles, le message a été entendu par nos messagers qui continueront leur tournée européenne pour recueillir ce type de témoignages.

La journée s´est conclue par un échange de vues avec Leif Pagrotsky, parlementaire, ancien ministre de l´éducation et de la culture et ancien ministre du commerce et de l´Industrie. La présentation du projet du PS en anglais avec une traduction en suédois des trente principales mesures l´a beaucoup intéressé. Les sociaux-démocrates suédois restent très critiques à l´ égard du couple franco-allemand Merkel-Sarkozy qui se soutient dans la tourmente et l´échec du G20 ne masque pas l´ampleur de la crise économique et sociale. Il nous faut redéfinir une stratégie politique commune de développement. Ne pas faire comme pour la création de la monnaie unique, décider de sa création sans envisager les conséquences d’un tel acte. Un équilibre des relations entre les différents pays européens et une coordination multilatérale entre les différents pays progressistes sont plus que jamais nécessaires pour retrouver des solutions européennes efficaces et durables. Serait-ce la défense d’une nouvelle forme de fédéralisme ? Peut-être, tant que les intérêts des pays les moins puissants, ne sont pas menacés.


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