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Equateur : note sur l’élection presidentielle

Le dimanche 17 février 2013, les équatoriens ont à nouveau offert, avec 56.7% des votes, un plébiscite au premier tour, au président Rafael Correa. Dirigeant charismatique et populaire, il a impulsé un virage socialiste depuis son arrivée au pouvoir en 2007, et a promis de renforcer sa « révolution citoyenne ». Pour autant des experts interrogés par l’AFP estiment qu’elle ne va pas forcément se radicaliser car Correa reste pragmatique face aux contraintes de l’économie.

Traditionnellement, les votes de la côte Pacifique, de la Sierra centrale et de l’Amazonie étaient très différents. Cette fois, Rafael Correa gagne dans toutes les provinces et son score est le même dans les zones rurales et les zones urbaines. Une vraie révolution dans ce pays habituellement très divisé.
Son principal rival Guillermo Lasso, qui n’a recueilli que 23,6% des votes, a été président de la Banque de Guayaquil, gouverneur de la province de Guayas, ambassadeur et ministre de l’Économie. Il défend une politique économique néolibérale et sort de ces élections en se posant en nouveau leader de l’opposition.
Le style intransigeant de M. Correa, qui a imposé un moratoire sur la dette extérieure et contraint les multinationales pétrolières à verser plus de dividendes à l’Etat, lui a permis d’obtenir une longévité record dans un pays qui a vu défiler les dirigeants. Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le pays vit une exceptionnelle stabilité politique.

Son succès électoral lui offre une énorme légitimité et démontre le soutien populaire à ses programmes sociaux et de développement des infrastructures, financés par les revenus pétroliers du pays. Il a une majorité de 75% à l’assemblée nationale.

Près de 30 % des Equatoriens vivent encore sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque mondiale en 2011, un taux que le gouvernement se targue d’avoir réduit à 16 %.
« Même si cette stratégie le rend populaire, notamment auprès des plus pauvres, elle peut s’avérer intenable si les cours du brut chutent », rappelle Arthur Dhont, consultant pour l’Equateur auprès de l’institut anglo-saxon IHS. La marge de manœuvre économique de Correa demeure étroite s’il veut continuer à mener le même train de dépenses publiques, qui n’ont cessé d’augmenter sous son gouvernement pour atteindre 15% du PIB en 2012.

Les milieux d’affaires lui reprochent aussi de faire fuir les investisseurs étrangers – En 2012, l’Equateur n’a capté que 335 millions de dollars comme investissements étrangers direct (IED), l’un des résultats les plus faibles d’Amérique latine – et de vouloir mettre au pas les grands groupes de communication avec une loi de régulation de la presse.

Afin de pallier cette dépendance qui fragilise son économie, M. Correa compte désormais développer l’industrie minière à grande échelle, quitte à prendre le risque de froisser la communauté indigène, le tiers de la population.

Depuis ses débuts à la tête du pouvoir, Correa entretient des relations houleuses avec la presse qu’il accuse d’être aux ordres de quelques familles riches et opposées politiquement. Il souhaite organisé un contrôle plus rigoureux des messages véhiculés par les médias, ce qui lui vaut d’être souvent comparé à Hugo Chavez (qui était son ami et allié), et régulièrement pointé du doigt par les médias internationaux pour ses supposées dérives totalitaires.

Sans être un ennemi proclamé des Etats-Unis tel que l’est Chavez, Correa reste très critique à leur égard, en aout 2012 il a nargué Washington en accordant l’asile au fondateur australien du site WikiLeaks, Julian Assange qui séjourne toujours à l’ambassade d’Equateur à Londres.

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