Débat militant
     
       Contribution de la section de Bangkok  
  

 
I Quelles stratégies pour le PS ?

Tout a sans doute été dit sur les dernières élections. La question aujourd'hui est moins de poursuivre une analyse interminable de ce qui s'est passé que de voir ce que pourrait être une politique répondant à l'attente des Français, qui ont choisi des députés pour faire valoir leurs souhaits à l'Assemblée Nationale.

Pour notre section, un parti politique doit avoir un programme clair, lisible par tous, centré sur des idées simples dont les effets seraient mesurables. Les électeurs y gagneraient bien évidemment car ils n'auraient plus cette impression, malheureusement fréquente, de se faire manipuler. Les élus y gagneraient également car ils pourraient présenter des bilans objectifs de leur action.

Continuer à faire campagne sur des programmes flous ne peut que renforcer le sentiment d'insatisfaction d'un grand nombre d'électeurs, l'idée que les politiques font tous la même chose et, enfin, que les promesses ne sont jamais tenues. Continuer à faire campagne sur des programmes flous ne peut qu'entraîner, après chaque élection, ce débat sur le manque de civisme des Français qui boudent les urnes.

Quelles pourraient être ces idées simples qui serviraient de fondement à une politique ? Un débat est bien sûr nécessaire sur ce point. Peut-être l'idée de justice et d'équité. Si c'était le cas, ce serait à partir de cette idée que les actions d'un gouvernement devraient être déclinées, puis expliquées.
Nous pensons que l'idée de « justice » pourrait être au centre du programme clair et fort que les militants du PS et les Français attendent d'un parti comme le nôtre. Décliné en
« justice sociale », « justice économique », « justice globale », ce concept, qui tiendrait en un mot, répondrait au sentiment le plus vague et le plus répandu parmi nos concitoyens : l'impuissance face à la profonde injustice qui frappe le monde qui les entoure, depuis le cercle familial jusqu'aux habitants les plus déshérités de notre planète. 
Attention toutefois à ne pas retomber dans la déclinaison pauvre de ce concept (ex :
« pour une France plus juste », « un monde plus juste »… Donnons aux Français l'espoir, même s'il participe d'une certaine utopie, qu'une France et un monde justes - tout court - sont à portée de main.

II Le projet des socialistes pour les Français de l'étranger

Certes le projet des socialistes pour les Français de l'étranger « est maintenant l'indispensable outil pour mener les combats qui nous attendent dans les prochaines années ». Son examen a toutefois appelé un certain nombre de remarques notées ci-dessous qui portent plus particulièrement sur trois des cinq domaines abordés dans le texte.

II-1 Renouveler et démocratiser l'enseignement français à l'étranger

La section approuve bien entendu l'orientation générale du texte : « il est juste que les familles françaises de l'étranger soient aidées par l'État à assurer la transmission à leurs enfants des savoirs de la citoyenneté et des valeurs de la communauté nationale ».

Elle estime toutefois que la proposition relative à la participation de l'État au salaire des fonctionnaires (deuxième mesure) n'est pas très claire et qu'elle risque d'entraîner des effets pervers pouvant rendre nos écoles de l'étranger impossibles à financer. 

Par ailleurs, s'il convient certes de développer les bourses scolaires, cela doit s'accompagner d'un contrôle beaucoup plus sérieux qu'actuellement des politiques budgétaires des établissements. Ceux qui augmentent inconsidérément les écolages pour masquer une gestion irresponsable devraient être sanctionnés. Faire l'impasse sur ce contrôle et accepter dans le même temps d'augmenter les bourses, c'est un peu demander à l'État de remplir le tonneau des Danaïdes.

II-2 Agir pour la justice sociale

L'idée de permettre une formation à travers l'Allocation Locale d'Insertion Sociale a été appréciée particulièrement. Dans ce domaine, le pouvoir doit, nous a-t-il semblé, être donné au Consulat.

Enfin la question de l'assurance des personnels locaux travaillant dans le privé a été posée.

II-3 La réforme de la représentation politique des français de l'étranger

Il est effectivement souhaitable que nous soyons représentés par des gens élus, qui aient un réel pouvoir… à condition que le programme de ces derniers soit lisible et évaluable (cf. § I).

Par ailleurs, des militants ont pensé qu'il serait souhaitable que les sections PS de l'étranger créent ou renforcent, dans leurs pays d'accueil, des liens avec toutes les organisations européennes ou nationales proches de l'ADFE, sans pour autant intervenir, hors d'Europe, sur des questions de politique nationale.