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Section du Caire
Les discussions à l'intérieur de notre section ont été riches et Intéressantes.
De façon générale, une constatation s'impose: les demandes sont multiples sur une réorganisation en profondeur du PS et sur sa représentation sociale en ce début du XXIe siècle ; la perspective européenne, l'ouverture à l'Europe sont souhaitées fortement; les interrogations et les réflexions se rejoignent dans un même souci de réforme des institutions en vue de la mise en place d'une véritable démocratie consultative et participative; enfin, quelques valeurs fondamentales comme la laïcité sont fortement revendiquées.
Plusieurs réunions ont eu lieu, soit au sein de la section, soit en débat plus ouvert lors de réunions avec des membres de l'ADFE et d'autres sympathisants. Le texte que nous présentons a pris en compte les réflexions et les propositions d'autres sections parues dans le forum au cours des derniers mois.
1er point : repenser le fonctionnement du PS
Un constat : la classe politique coupée des réalités : réponse technocratique dénuée parfois de toute humanité. Il y a nécessité d'un renouvellement de la classe politique et d'une plus grande diversité de la représentation sociale. La « professionnalisation » de la politique a coupé le politique de la base qui l'a élu. Nous proposons donc un homme, un mandat ; un mandat, deux mandatures maximum.
Limitation du nombre de haut-fonctionnaires dans les instances du PS. Rompre le système « Décideurs # militants de base » au sein du PS, dont le questionnaire remis aux sections il y a quelques semaines est une bonne illustration.
Pour limiter la notabilisation de nos responsables, quelques principes seraient à appliquer :
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Une partie des sièges du CN dévolue non seulement aux premiers fédéraux, mais à des délégués élus au sein des fédérations en fonction de leur nombre de cartes (avec quota d'élus locaux, responsables d'associations et de syndicats.
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pas plus de 2 mandats successifs
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adopter un statut de l'élu.
Un autre principe peut être à appliquer : une équipe qui perd est une équipe qu'il faut changer (Jospin a montré l'exemple).
Une constatation désolante : le BN de la rue de Solférino a remplacé le Conseil des ministres de l'Élysée.
Est-ce que nos « chefs » sont inamovibles, surtout après un échec auprès des électeurs ?
La réponse est non, en dehors de toute « chasse aux sorcières ». Il n'est pas acceptable qu'un responsable politique désavoué par son électorat poursuive sans retenue et sans limite de temps une carrière politique au sein du PS.
Enfin, et comme conséquence logique de ce phénomène de notabilisation de « nos élites », il y a le risque de tribalisation du PS à travers les courants.
Le PS est un grand parti riche d'une large diversité de sensibilités qui fait son originalité et sa force. Le danger commence lorsque ces « sensibilités » se cimentent en écuries présidentialistes, en clans organisés et dévastateurs pour la crédibilité et surtout l'image de notre parti.
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Comment faire revenir le citoyen vers les urnes ? Comment mieux l'impliquer dans la vie politique nationale et européenne ? Ne peut-on tout simplement revoir le mode de scrutin et la prise en compte des votes : remettre une dose de proportionnelle plus représentative de la réalité de l'électorat (elle éviterait une bi-polarisation d'un second tour source parfois d'abstention) et surtout la prise en compte du vote blanc comme suffrage exprimé (c'est un vote de protestation qui éviterait la dispersion des votes au 1er tour, certains hommes politiques ne seraient pas aussi facilement élus n'atteignant pas le quota nécessaire, …).
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Mettre en place une démocratie participative, c'est également faire participer le citoyen aux grandes décisions par l'intermédiaire du référendum. Il faudrait également que le citoyen par l'intermédiaire des associations de consommateurs puissent être présents dans les conseils d'administration des grandes entreprises d'État avec droit de vote.
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Réoccupation du « terrain » social en s'appuyant sur le réseau associatif souvent très actif dans les quartiers par exemple. Initiatives communes à multiplier. Surtout, ne plus se contenter de « renouer » avec le réseau associatif avant des échéances électorales et ne plus s'en occuper après. Il faut trouver remède au trop faible maillage du PS dans les différentes structures de la société, qui s'est traduit par un éloignement progressif de la population et par une absence de relais pour nos idées.
2ème point : la perspective européenne
L'Europe doit être au centre de notre réflexion car selon le modèle européen que l'on veut mettre en place, les institutions nationales doivent disparaître et/ou évoluer et/ou se transformer… Veut-on une fédération européenne ou une confédération des États nation ?
Nécessité de créer un parti de militants européens qui élabore un programme européen. Les sections PS de la FFE servent de liens entre des sections métropolitaines et des sections des partis socialistes nationaux.
Sur le même plan, renforcer la possibilité d'actions des syndicats européens.
Créer un vrai parti socialiste européen (PSE) : jumelage entre les sections (modèle des villes jumelées).
La décentralisation est une réflexion importante à mener dans le cadre d'une meilleure démocratie participative. L'administration locale est actuellement trop lourde : on a une succession de structures qui parfois se chevauchent, ce qui rend la résolution d'un problème très difficile : Préfet, Conseil Régional, Conseil Général, Communauté des Communes, Communes…
Il nous semble plus judicieux de supprimer le conseil général au profit d'un conseil régional plus important en représentants et en attributions ainsi que la suppression des départements. Si le transfert de pouvoir à une collectivité territoriale paraît une nécessité pour une meilleure lisibilité, il faut cependant que l'État continue à assumer ses responsabilités : maintien d'un service public fort : éducation, santé, sécurité, fiscalité, besoins quotidiens (eau, gaz, électricité, transport nationaux et internationaux…). C'est à l'État d'assurer l'égalité de tous face à ces différents besoins. Il ne saurait y avoir de « régions riches » et de « régions pauvres », l'État doit redistribuer les richesses sinon on risquerait de se trouver face à une désertification de certaines régions au profit d'autres plus « attractives » : décentralisation avec déconcentration de certains pouvoirs du domaine de l'État.
Ce que nous croyons, c'est que c'est par l'Europe que ces grandes réformes de structure pourront et devront se faire nécessairement.
C'est aussi pour ces raisons que nous nous prononçons pour plus d'Europe.
Que vont devenir les services publics dans le cadre de l'Europe ? Dans le cadre d'une fédération de l'Europe, doit-on envisager un service public européen ? Dans le cadre d'une confédération des États-nation, chaque État peut-il conserver son service public ? Quelle que soit la « formule » choisie, un service public fort ne répondant pas à une politique de profit mais à un service à rendre doit être maintenu.
3ème point : un principe républicain indiscutable: la laïcité
En cette période de religiosité généralisée, de renfermement individuel ou collectif autour d'identités religieuses trop souvent réactionnaires, où la plus grande confusion commence à régner entre sphère publique - sphère privée, où la pape romain demande un préambule chrétien à l'acte de naissance constitutionnel de l'Europe et où la Turquie, grand pays musulman, demande son adhésion à l'Europe: nécessité de réaffirmer haut et fort notre attachement total au principe de la laïcité et à la séparation des domaines publics et privés comme fondements de la vie citoyenne en France et en Europe.
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