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Voici les réflexions de la section de Casablanca sur les six thèmes du questionnaire proposé par François Hollande.
I. Thème : Comprendre ce qui s'est passé au printemps 2002
Plusieurs causes à la défaite électorale du PS :
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La multiplication des candidatures de gauche dont la plupart s'en sont pris au PS avec virulence.
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Certaines déclarations de notre candidat Lionel JOSPIN pendant la campagne électorale :
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« Mon programme n'est pas socialiste » (journal télévisé à l'ouverture de la campagne électorale). Cette déclaration n'est pas étrangère au fait que nombre d'électeurs de gauche ont voté pour l'extrême gauche dans l'espoir de pousser notre candidat à « gauchir » la réalisation de son programme.
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Sur l'âge de Chirac, avec les volte-faces qui en ont découlé : propos « Off » « non Off » ensuite « Off » pour terminer par des excuses.
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Le staff de campagne de Lionel JOSPIN où les énarques étaient en nombre, a fait preuve d'un manque de lucidité (« On gagnera les élections en baissant les impôts » d'après L. Fabius). Le film de campagne de L. JOSPIN passé sur la 2ème chaîne est en ce sens instructif.
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Les médias et les sondages ont conforté nos électeurs et nos dirigeants dans l'idée que la présence de Lionel JOSPIN au second tour était un fait acquis.
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Une autre cause et non des moindres est la très faible représentation voire la non représentation au sein du PS d'ouvriers, de salariés des secteurs public et privé. Ces derniers sont constitués pour une très large part de Français d'origine maghrébine. Aucun député ni dirigeant (sans parler de sénateur) parmi eux. Cette catégorie de citoyens ne s'est pas sentie concernée par un vote socialiste lors de l'élection présidentielle. Elle s'est estimée tenue à l'écart par les politiques de gauche qui pourtant la défendent, la soutiennent, et devraient donc la représenter.
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L'insécurité est aussi une cause de notre échec : la médiatisation excessive conjuguée aux hésitations de notre candidat qui a reconnu à la télévision avoir cru qu'en faisant du social, en diminuant le chômage, la délinquance diminuerait mécaniquement.
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Enfin, liée aux causes précédentes, en a résulté une abstention record.
II. Thème : Revenir sur le bilan de la législature 1997-2002 et le rôle
du parti dans cette période
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au crédit du bilan 97-02 on porte les 35 heures, l'APA, la CMU, les réformes de société (Parité, PACS) la justice, la baisse significative du chômage, les emplois jeunes, l'augmentation des crédits pour l'éducation nationale.
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au débit, on n'oubliera pas que le gouvernement Jospin a plus privatisé que les gouvernements de droite précédents. On mentionnera également la baisse de l'impôt direct sur le revenu (mesure favorable aux gros revenus), alors que cet impôt est juste et que la TVA, impôt injuste, n'a été baissée que d'un point.
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Nous estimons qu'il aurait fallu pousser plus avant nos réflexions sur la décentralisation qui a été, il faut s'en souvenir, portée sur les fonds baptismaux par notre parti mais n'a pas été, sinon menée à son terme, du moins substantiellement avancée.
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Ce faisant, nous abandonnons le terrain à la droite laquelle va mettre en chantier des réformes de compétence et territoriales qui iront dans le sens de ses intérêts, inspirées par leurs amis dans les instances locales.
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À noter également la communication trop intellectuelle qui a peut-être été trop hermétique pour une grande majorité du peuple. Il faut parler simple, et ne plus jargonner dans la langue de bois propre aux énarques de notre parti qui ne se rendent pas compte du gouffre béant survenu entre la PS et le peuple de gauche.
III. Thème : Faire un état de la société française et des aspirations
des Français
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Nous souhaitons un rapprochement étroit avec les syndicats, et les milieux associatifs.
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Nous pensons que les Français de l'étranger sont d'accord avec nous pour souhaiter vivement être représentés à l'Assemblée Nationale.
IV. Thème : L'identité et les priorités sociales
Quelle utopie pourrions-nous proposer aux citoyens d'aujourd'hui pour les faire rêver, comme ce fut le cas pour les générations précédentes, ce n'est certainement pas l'économie de marché.
Le parti socialiste doit s'ancrer à gauche. Il ne faut pas que, sous le label « social-démocrate », au prétexte de modernité, nous fassions du « social-libéralisme », lequel se réfère à des théories économiques des années 20 du siècle dernier. Ce n'est pas la ligne social-libérale qui fera se rassembler l'électorat de gauche pour être à nouveau majoritaire.
OUI à une économie de marché avec des garde-fous sociaux. Mettre l'économie au service du social et non l'inverse (déjà demandé lors des débats qui ont suivi la déroute de 1993 !).
OUI aux 35 heures qui participent à la réduction du chômage et améliorent la cohésion sociale.
OUI à une lutte efficace contre l'insécurité en appliquant les Lois qui existent déjà sans qu'il soit besoin d'en créer de nouvelles.
OUI pour aider l'Éducation Nationale par des crédits suffisants et une laïcité réelle.
NON au social libéralisme.
NON aux privatisations baptisées « ouverture de capital ».
V. Thème : Militer aujourd'hui au parti socialiste
Aller vers les couches populaires, les salariés et ne plus se préoccuper uniquement des classes moyennes.
Porter la bonne parole dans les banlieues en s'impliquant dans des associations, des comités de quartiers , etc …
Sortons du « syndrome de victimisation » vis à vis des corrompus en général et de Chirac en particulier. Faire des affaires de Chirac un pôle de fixation, en parler encore et encore, ne pas laisser aux seuls Montebourg et Mamère le soin de le faire. Il faut frapper là ou ça fait mal !
Sur le plan local, il nous est interdit de faire du militantisme. Pourtant il y aurait beaucoup à faire auprès des bi-nationaux. Peut-être serait-il bon que le P.S. agisse en ce sens par le biais de l'Internationale Socialiste auprès des socialistes bi-nationaux. On constate ici à chaque élection que cette catégorie d'électeurs représente près de 90% des abstentionnistes, l'abstention étant en moyenne de l'ordre de 65 à 70%
VI. Définir une stratégie politique pour la gauche
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Pas de grand parti unique de la gauche. Que chaque parti conserve sa spécificité. Quant au P.S. il doit rester le PARTI SOCIALISTE gardant dans son nom l'idéal qui nous caractérise. Il convient de redéfinir le socialisme en fonction du type de société que nous souhaitons bâtir.
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Rechercher et établir avec les autres tendances de gauche un contrat de gouvernement que toutes les parties s'engagent à appliquer.
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En tout état de cause les leaders du PS doivent faire preuve de plus de modestie, et rester à l'écoute du militant de base lequel est au contact des couches populaires qui sont notre assise et sans lesquelles nous ne sommes pas grand-chose.
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