Débats
     
    Motion pour la fondation d’une école des adultes  
     
  

Dans une époque d’instabilité économique cyclique comme la nôtre, les travailleurs qu’ils soient ouvriers, cadres moyens ou supérieurs, sont de plus en plus souvent amenés à changer la fonction ou la branche de leur activité professionnelle. Lors d’un tel changement les travailleurs en question ne sont véritablement attractifs pour les entreprises que s’ils fournissent les preuves de leur compétence pour l’activité qu’ils souhaitent exercer. La population active se voit donc souvent contrainte de se reformer. Considérant le recul de l’âge de la retraite, ce besoin se fera à l’avenir sentir de façon croissante. 
Or pour l’instant les structures privées ou publiques de formation continue ciblent trop souvent les catégories sociales privilégiées (cf les troisièmes cycles), sont mal reconnues par les entreprises ou bien tout simplement trop chères.
Face à cette situation l’Etat devrait se fixer comme mission de créer une véritable école des adultes, dont les emplois du temps et les structures de fonctionnement (cf usage de l’Internet) seraient adaptés au monde du travail et fourniraient des diplômes nationaux reconnus.

Les avantages pour les salariés seraient nombreux. En augmentant le degré de flexibilité professionnelle du salarié elle contribuerait à la sécurité de l’emploi. De surcroît une école des adultes favoriserait une diminution des inégalités sociales. Il est en effet de plus en plus reconnu que le milieu social d’origine d’un enfant conditionne en grande partie ses chances de réussite scolaire, donc ses chances d’insertion sociale. En fondant une école des adultes, l’Etat fournirait ainsi aux citoyens de milieux modestes une nouvelle chance, financièrement abordable, de trouver un travail adapté à leur objectifs ou capacités. 
Enfin après l’instauration de la loi sur les 35 heures, la plupart des salariés disposent d’un temps accru qu’ils peuvent consacrer à la poursuite d’études en parallèle d’une activité professionnelle.
Les entreprises, en particulier les PME, profiteraient aussi d’une telle institution. Elle leur permettrait de re-former leur personnel à des coûts modérés.

Ces mesures de formation continue devraient être accessibles aux Français de l'étranger
a) qui rentrent en France et ont besoin d'actualiser leurs connaissances afin de s'insérer plus facilement sur le marché du travail
b) qui ont besoin sur place de suivre l'évolution du marché du travail. Ces mesures pourraient être organisées par le biais de Comités consulaires pour l'emploi et la formation professionnelle, en coopération avec d'autres organismes locaux, là où c'est possible.

Pour toutes ces raisons il nous semble que le parti socialiste pourrait, après discussion avec les syndicats ou d’autres partenaires sociaux, mettre au point le projet d’une école des adultes : un projet fort, associé dans l’esprit des électeurs au parti socialiste, et considéré comme la suite logique du projet sur les 35 heures

Motion adoptée à l’unanimité par la section de Munich le 23 mars 2004