Nicolas Auzanneau
Section des isolés, Lettonie

Très bien de placer la construction européenne au cœur du débat. Mais, en vrac :

1. Au delà des remarques maintes fois réitérées d'une Europe loin des citoyens je me permets de redire une suggestion que j'avais déjà faite mais qui est jusqu'à aujourd'hui sans réaction, de l'établissement d'un lien accru des collectivités territoriales de gauche en matière de coopération internationale. Agent du service de coopération à l'Ambassade de France en Lettonie (pays candidat) je ne vois pas de spécificité socialiste à l'international. Je ne vois pas les collectivités de gauche plus européennes, plus avides de coopération que les collectivités de droite.
   C'est par l'action de terrain à l'international, une présence plus forte de nos députés, conseillers généraux, régionaux, municipaux qu'on pourra faire prendre conscience notre conception européenne en France même. Où est par exemple l'action du PSE en matière de formation de partis frères dans les pays candidats ? Qu'allons nous faire de tous ces partis post soviétiques dits sociaux démocrates au Parlement dans 1 an et demi. Le sous marin de l'UDF, la Fondation Schuman prépare elle le terrain depuis au moins sept ans !

2. Je propose également, car c'est un des goulets d'étranglement de la part française (faible) dans les jumelages de pré adhésion, des solutions concrètes pour inciter nos fonctionnaires à faire l'expérience de l'international : que les conseillers pré adhésion ne soient pas des tocards dont l'administration souhaite au moins provisoirement se défaire, ou des marginaux qui voient leur carrière au retour entravé parce qu'ils ont choisi pour un temps donné d'œuvrer à la cause européenne (qui va à la chasse, perd sa place...).

3. Nous devons également réfléchir au rôle et au fonctionnement de la politique étrangère et européenne : complémentarité du bilatéral et du multilatéral, cahier des charges pour une politique européenne et étrangère de gauche : quels objectifs, quels moyens etc.
   Nous devons préparer la grande réforme de la coopération française : j'ai quelques idées très radicales sur le sujet ; la machine aujourd'hui (mais cela avait commencé sous Védrine-Jospin) est malade à un point que la pudeur m'empêche de la décrire.
   Ce que j'attends de nous ce ne sont pas des mots (qui pourraient être de droite aussi bien, quand je vous lis) mais des suggestions concrètes pour que l'alternance que je souhaite la plus rapide possible (seules les montagnes sont éternelles...) marque la mise en oeuvre d'une politique d'emblée différente ; avec les réformes techniques fines qui vont avec.

Serions nous prêts si un « malheur » arrivait ?