Débat militant |
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Être socialiste en France et en Europe, c'est comprendre et vouloir que l'UE soit une clé de notre progrès social. Quelles solidarités au cours de la vie des Européens au travail ? Nous pensons que le marché et la responsabilité individuelle instaurés comme règle politique sont, pour ces 3 domaines, contraires aux intérêts des salariés. À la responsabilité, nous devons opposer l'obligation de solidarité : pour les études, la privation d'emploi et la vieillesse. Principes anciens et plus que jamais conformes à notre sensibilité, ainsi qu'à celle de nombreux autres partis européens. Être socialiste aujourd'hui, cela signifie avant tout de démontrer que solidarité et entraide, coopération et assistance mutuelles doivent rester les fondements de nos politiques publiques. L'employabilitié, concept libéral par excellence, doit selon nous s'effacer devant les logiques de redistribution et de partage intergénérationnel. En somme, être Socialiste en Europe et en France, c'est continuer de croire que la coopération et la solidarité sont plus efficientes, de croire que la concurrence et la responsabilité individuelle, doivent être encadrées lorsque des pressions s'exercent aux deux extrémités de la vie professionnelle des salariés. Cela est particulièrement vrai dans les domaines de l'Éducation, de la Formation tout au long de la vie, mais encore davantage en ce qui a trait aux droits des travailleurs en général, des salariés en particulier. Tout ce qui fonde les politiques publiques des droits à retraite constitue une sorte de renouveau dans l'histoire politique (Bismarck est bien loin, quoique…). La retraite des salariés est encore loin d'occuper la place qui lui est due, dans une société vieillissante d'une part, et productiviste de l'autre. Nous, Socialistes, nous Français, nous Européens, fourmillons de propositions, de projets de réforme, de bonnes volontés. Cependant, nos réponses sont aujourd'hui incomplètes, frileuses voire absurdes : « contre les fonds de pension, pour l'épargne salariale », pouvait-on par exemple lire dans la dernière plate-forme électorale du Parti socialiste.(1) Il faut s'en souvenir : dans une société de redistribution, la seule vraie richesse d'un vieux salarié, c'est son droit à retraite. La plus forte violence qu'il puisse subir aujourd'hui, c'est sa remise en cause. La construction d'une Europe politique ne doit plus se faire sans une vraie démarche parallèle pour une Europe sociale. L'Europe politique ne pourra se limiter à n'être qu'un grand Marché, une monnaie commune et une autorité de la concurrence toute puissante, où les règles sociales seront mises de côté ou réduites à leur plus petit dénominateur. Fonder une Europe sociale, c'est répondre aux attentes que la société nous envoie, afin de répondre aux défis que constituent la Formation, le Travail et la Retraite. |
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1/ Comment se former en Europe
Face au danger d'une éducation privatisée, d'une école où les entreprises géreraient l'éducation, nous devons marquer notre opposition. L'Europe de l'enseignement doit rimer avec égalité des chances. L'ambition de l'éducation en Europe doit être avant tout de lutter contre l'illettrisme encore grandement présent dans chacun des États-membres. 2/ Travailler en Europe
50% des emplois créés dans l'Union en 2000 sont des emplois précaires, selon l'Institut de Dublin. Ce niveau élevé de précarité n'est que le symbole d'une situation présente dans chaque pays, mais face à quoi l'Europe nous offre aucune réponse. Nous avons réussi à nous entendre pour combattre l'inflation, pour fonder une politique monétaire commune ; pourquoi nous contenter de rustines en matière sociale ? Pourquoi ne pas être ambitieux en matière sociale en nous fixant des critères sur :
Vouloir que l'Europe intervienne pour l'emploi, c'est lutter contre une dérive libérale. C'est affirmer que les puissances publiques peuvent s'opposer au marché. Comment pouvons nous encore accepter le dumping fiscal toujours présent dans un marché unique, une charte des droits fondamentaux des travailleurs et de chômeurs, qui n'est pour l'instant qu'une annexe ? 3/ Se retirer en Europe
La réémergence de la problématique des retraites est politiquement, économiquement et financièrement, l'une des plus complexes auxquelles se trouvent confrontés les responsables politiques, syndicaux, institutionnels, et privés. L'Europe doit résoudre au plus vite (d'ici à 2010 selon certaines études), un immense déséquilibre de sa pyramide des âges, bien connu, et depuis longtemps. Que faire, comment et avec quels partenariats ? Qu'il s'agisse des assemblées politiques nationales ou européennes, les diagnostics sont unanimes : les solutions ne pourront être que mixtes, concertées, et consenties par les publics qu'elles visent. En d'autres termes, la contractualisation déjà omniprésente dans le monde du salariat, devrait se contenter de délimiter le champ de responsabilité de l'entreprise vis-à-vis de son salarié vieillissant, ainsi que le nécessaire pendant sociétal de ce principe, c'est-à-dire l'accompagnement par les pouvoirs publics, du salarié en fin de carrière. Cela est pour l'heure un des moyens de s'attaquer aux problèmes de financement des retraites. Cela pour autant, ne permettra que de « parer au plus pressé » pendant quelques années, le temps pour les pays européens de mettre une touche finale aux engagements qu'ils devront prendre pour les générations futures. L'Union et ses États membres doivent affirmer leur puissance face au libéralisme pour rendre l'économie européenne toujours plus sociale. Mais fonder l'Europe sociale ne doit pas signifier l'harmonisation de nos systèmes sociaux mais des résultats qui en découlent… |
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