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I. Comprendre ce qui s'est passé au printemps 2002
On distingue la part des causes conjoncturelles et la part des causes durables.
Parmi les causes conjoncturelles :
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L'image de Lionel Jospin : un candidat peu médiatique, associé a un message correspondant plus à une ambition personnelle « Présider autrement ») qu'à une aspiration profonde des Français*.
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Un manque de compréhension et d'attention pour les préoccupations réelles des Français : insécurité, défis dus à la mondialisation, etc.
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Un mécanisme de désignation des candidats pas très démocratique, ou en tout cas, peu clair. Proposition : l'alternative doit être intégrée dans un mécanisme de désignation des candidats par primaires.
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Trop de polémiques pendant la campagne, qui ruinent l'image du parti, et rendent les messages peu clairs.
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L'éclatement de la gauche au premier tour. La candidature de Taubira, par exemple, était parfaitement inutile et nuisible.
Parmi les cause durables :
La gauche est perçue comme porteuse d'idées, souvent généreuses, et soucieuse d'un réel humanisme, mais la droite agit. Face a des temps difficiles, elle inspire plus confiance.
II. Revenir sur le bilan de la législature 1997-2002 et le rôle du parti dans cette période
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Le bilan était bon : il a simplement été mal soutenu et mal vendu auprès des Français.
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La gauche, représentée par la majorité plurielle, devrait être associée au mouvement. Elle n'a pas bousculé le conservatisme français. Deux exemples :
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Les élites se renouvellent entre elles par l'intermédiaire de quelques grandes écoles ou grands corps d'état (ENA, inspection des finances). La gauche n'a rien changé à cet état de fait. Elle n'a pas renouvelé l'« ascenseur social ».
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La gauche n'a pas su donner un message positif lié à l'immigration. La France a, et aura besoin d'immigrés, comme le reste de l'Europe. Il faut le dire et l'expliquer. La gauche n'a pas su le faire et est restée ambiguë à ce sujet.
III. Faire un état de la société française et des aspirations des Français
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La société française est plus homogène : il n'y a plus de classes au sens ou on l'entendait autrefois, plutôt des « niches », des catégories : jeunes, communautés d'immigrés, paysans, etc., d'aspirations diverses, mais se reconnaissant dans un modèle global. Il faut savoir s'adresser à ces différentes catégories et répondre à leurs aspirations.
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La mondialisation a eu et aura des aspects positifs. Le développement des ONG en est un exemple. Il faut aménager et réformer cette mondialisation, pas la combattre. La gauche, c'est son rôle historique, devrait accompagner cette mondialisation, soutenir et encourager ses aspects positifs.
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