Débats
     
       Situation politique à Madagascar (section du Gabon)  
     
   8 mars 2002 

Situation politique à Madagascar

Favoriser l’expression de la démocratie.

Motion adressée à François HOLLANDE, Premier Secrétaire National

Copie à Henri NALLET, Secrétaire national aux Relations Internationales
et à Guy LABERTIT, Délégué national pour l’Afrique.

Monsieur le Premier Secrétaire,

Cher camarade,

La section du Gabon s’inquiète de l’évolution de la situation politique à Madagascar.

Les résultats officiels créditent un des candidats de l’opposition, Marc RAVALOMANANA, de 46% des suffrages exprimés contre 40% pour le Président sortant, Didier RATSIRAKA. Ces résultats officiels sont entachés de suspicion de graves irrégularités et l’opposition demande la transparence et la vérité des urnes concernant ce premier tour.

Le code électoral malgache a permis à chaque candidat et à des observateurs indépendants d’obtenir des procès-verbaux à l’issue du dépouillement de chaque bureau de vote. Une confrontation publique des procès-verbaux des différentes parties en présence aurait permis et permettrait encore de clarifier la situation. Cette confrontation a toujours été demandée par l’opposition qui estime avoir remporté le scrutin dès le premier tour.. Le refus de transparence de la part du camp du Président sortant a conduit l’opposition à décider l’investiture populaire de Marc RAVALOMANANA et la mise en place d’un gouvernement-bis.

Il eut été de la responsabilité de la France d’adopter une position qui permette de faciliter, par sa neutralité et son soutien à la démocratie, une transition et une sortie de crise, tout en respectant le choix exprimé par le peuple malgache.

La section du Gabon constate avec regret que les prises de position du Parti socialiste et du gouvernement français n’ont pas respecté ces principes.

La position précipitée exprimée par la France en faveur d’un deuxième tour dès la publication des résultats officiels, la condamnation sans nuances de l’investiture populaire du candidat de l’opposition favorisent implicitement le camp du Président sortant. Ce positionnement installe une réaction de rejet de la France.

S’il faut rappeler sans ambiguïté la nécessité du respect de la légalité dans tout processus d’accès au pouvoir, il faut cependant prendre en compte tous les paramètres d’une situation lorsque cette légalité est suspectée d’être le paravent de la supercherie.

Le respect du vote exprimé par le peuple est une valeur fondatrice de notre action politique. La section du Gabon demande que la transparence soit faite sur les résultats du premier tour de cette élection présidentielle malgache et que notre Parti et son Secrétariat International reconsidèrent leurs déclarations dans ce sens. Elle souhaite que tu puisses intervenir auprès du gouvernement afin qu’il réajuste son positionnement politique.

En te remerciant pour l’attention certaine que tu porteras à notre analyse, reçois tous nos encouragements pour la campagne Présidentielle dans laquelle nous sommes tous engagés et transmets notre soutien sans réserve à notre camarade Lionel JOSPIN.

Avec l’assurance de nos meilleurs sentiments socialistes

Le 08 / 03 / 02, pour la section du Gabon, le Secrétaire, Jean-Daniel CHAOUI