Débat militant |
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Plusieurs pistes d'analyses s'imposent, partant de quatre questions fondamentales qui sont aussi fortement imbriquées :
Naturellement l'éclatement de la gauche qui s'est traduit par la multiplication des candidatures, et ainsi l'éparpillement des voix (il aurait suffit d'un candidat de moins pour que Lionel Jospin ait été qualifié pour le second tour) et l'assurance de beaucoup de Français, que ces élections présidentielles seraient sans surprise, a aussi contribué à une moindre mobilisation des sympathisants de gauche et notamment des sympathisants socialistes. |
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Sans aucun doute, un grand mouvement de renouveau démocratique est nécessaire au sein de notre parti. Nous entendons être présents non pas seulement pour faire nombre, pour convaincre les électeurs ou coller des affiches, nous, militants de sections, qui représentons la base. Nous souhaitons aussi travailler ensemble, avec nos dirigeants pour définir nos priorités, nos buts, faire remonter nos espoirs. Nous pensons qu'une rénovation du parti socialiste s'impose, et qu'elle passe par l'ouverture d'un espace de parole, de dialogue et de travail commun entre militants et dirigeants. Il s'agit à notre sens d'un enjeu crucial pour l'avenir, la pérennité et les succès futurs de notre parti. Nous demandons à nos camarades dans les sections en France comme à l'étranger de travailler en commun pour approfondir notre réflexion et celle de nos dirigeants. Nous espérons que nos instances dirigeantes, rue Solférino, seront prêtes à nous faire confiance, à nous demander de nous exprimer et à prendre, in fine, en considération nos réflexions. Le fossé qui se creuse entre les dirigeants de partis, toutes tendances confondues et leurs membres de base, est une chose dangereuse, seuls les partis qui l'auront compris et intégré dans leur mode de fonctionnement pourront demain prétendre se voir confier un rôle significatif dans la direction politique de la France. Nous avons largement ressenti un positionnement à gauche insuffisant de notre parti et en conséquence de notre programme (les médias ne renvoyaient-ils pas dos à dos les propositions du PS et du RPR ?). Nos dirigeants pensaient-ils sincèrement que l'électorat traditionnel de la gauche d'une manière générale, et du PS en particulier, se retrouvait véritablement dans un programme que beaucoup pouvaient juger trop lisse ? Comment envisageait-on de convaincre les 60% de la population française qui sont salariés et représentent le cœur même de notre population ? Naturellement, une telle exigence de dialogue et de communication continue entre nos dirigeants et les militants passe aussi par la possibilité d'un renouvellement régulier au niveau des instances dirigeantes, ce dernier étant indispensable pour que la gauche reprenne sa place sur la scène politique et ce, donner des responsabilités à des citoyens motivés, combattants. Le souhait que nous formulons et celui de la formation des secrétaires de section, des adjoints et de tout militant souhaitant s'investir. Nous ne pouvons nous contenter d'êtres utiles uniquement en période électorale. Nous devons nous investir dans le développement des contacts réguliers avec le monde associatif, les diverses organisations non gouvernementales, les syndicats et ouvrir le plus large débat avec ceux-ci. Permettre le renouveau à la source du Parti est la voie de l'exigence, celle de la révolution permanente seule à même de dégager de nouvelles personnalités. Naturellement, cela signifie aussi que nos dirigeants doivent nous faire une plus grande confiance, que le diplôme de l'ENA ou d'une grande et prestigieuse école d'ingénieur ou autre ne doit pas être la carte d'entrée indispensable pour pouvoir avoir accès à la scène politique nationale. Le Gouvernement de notre camarade Lionel Jospin a été le Gouvernement qui comptait la plus grande proportion d'énarques (26 %). Outre ce jugement sévère que nous portons au sujet de notre projet, vient naturellement s'ajouter un jugement tout aussi sévère sur le déroulement de la campagne : Les communicateurs qui ont conseillé notre candidat ont failli, se sont trompés, et nous en payons le prix fort. Là encore, une réflexion est à mener sur les médias. Et quid du succès électoral de Jean-Marie Le Pen ? Depuis 24 ans, le FN n'a cessé de progresser en points, en dépit d'une continuelle sous évaluation de ses résultats électoraux. Il s'impose désormais d'examiner ce phénomène sincèrement et sérieusement, sans attendre que le FN fasse son entrée au sein de l'Assemblée nationale. Suffi des cris outragés, passons à une véritable contre-offensive contre le FN. Nous pourrions avancer de très nombreuses pistes d'explication à la montée constante du FN depuis 28 ans - problèmes issus de l'émigration (émigration car le terme englobe mieux les conséquences de l'expatriation et de l'intégration dans un autre pays, chômage, …), mais nous nous contenterons d'affirmer que les conditions sociales difficiles que rencontrent une large portion de la société française sont au cœur de la montée de l'extrême droite, qui a structuré un discours démagogique proprement populiste. |
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Naturellement, il n'est pas ici question de nous faire peur - Jean-Marie Le Pen ne sera pas le prochain Président de la République française, mais de réellement réfléchir ensemble aux moyens et méthodes pour efficacement lutter contre le FN. L'extrême droite nous inquiète, ses succès électoraux nous prouvent qu'un certain nombre de ses idées sont aujourd'hui disséminées et banalisées dans notre société. Il faut aujourd'hui profondément revoir l'enseignement de l'histoire, de l'éducation civique à l'école. L'enseignement de la tolérance, du respect de l'autre doit être partie intégrante du programme de l'éducation nationale. La question fondamentale qui soutient est celle de la non-reconnaissance de l'Autre, et également du droit à la différence. C'est un sujet qui naturellement doit être élargi aux autres minorités ethniques ou religieuses que comptent notre pays. Notre pays a cependant une arme extraordinaire pour contrer ce fléau du racisme, c'est le principe de laïcité, qui ne doit pas être confondu avec un principe de lutte contre la religion, mais au contraire, doit être entendue par nos concitoyens comme celui de la liberté de professer le culte de son choix. Que faire ?
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