Section des isolés, Angola
Comprendre ce qui s’est passé au printemps 2002
le rôle des media et des sondages, Au vu des dernières campagnes présidentielles et Législatives les médias et surtout les télévisions ont montré sans vergogne leur «dévouement» à la botte de la droite et leur partialité qui a vraiment pris un mauvais tour, la gauche aura du mal à revenir. Mais cela n’est qu’un détail de plus qui a contribué à notre échec.
Pourquoi avoir oublié les précautions des années 80 quand la gauche était au pouvoir le PS nous demandait de signaler constamment l’impartialité des médias.
Disparu tout cela, comme si n’avions plus besoin de cette vigilance, engoncés dans notre certitude de gagner car nous avions un « bon bilan »… !
les choix et les modalités des campagnes électorales ?
Dès le premier jour, les premiers mots de la campagne ont fait perdre Jospin, pourquoi ne pas avoir clairement défendu une option sociale démocrate ?
les gens n’ont rien compris à la campagne « moderne »… non socialiste… ! (quelle erreur). Venant de Jospin, le message était ahurissant non seulement pour les socialistes mais pour tout le monde.
Tout s’est passé comme si l’équipe de campagne était nulle ou figée… curieux ! ou bien était-ce une stratégie volontaire pour écarter définitivement Jospin ?… grave ! !
les insuffisances de la gauche plurielle ? Il n’y avait pas de cohésion sur un projet minimum d’union et la dispersion des équipes a déçu et inquiété. Les électeurs n’ont pas ressenti de stratégie claire puisqu’il n’y en avait pas !
Qu’est-ce qui explique la montée de l’abstention ? Déception, inquiétude, incompréhension, stratégies fumeuses d‘une gauche qui ne se démarquait pas clairement de la droite et qui était sur la défensive, sans enthousiasme et sans faire rêver un peu. Éclatement des candidatures de gauche montrant bien la désunion et exprimant les amertumes (tout cela pour aboutir finalement à des scores calamiteux).
Pourquoi ne pas avoir fait des accords électoraux d’union en faveur d’un candidat unique (Jospin) ? ! !
Il faut parfois savoir faire quelques concessions et négocier (Mitterrand était très fort à ce jeu là !).
La pub et l’affichage était nuls (très chers, mais nuls)
Revenir sur le bilan de la législature 1997-2002 et le rôle du Parti dans cette période
Pratiques électorales. Avant les échéances législatives, pourquoi ne pas avoir corrigé le découpage des circonscriptions ? (fait par Pasqua…!) il ne faut pas être légaliste jusqu’à la bêtise et se réfugier derrière un : « la gauche ne fait pas cela » l’accumulation de ce genre de principes de rigidité entraîne une dégringolade de voix !
La politique de l’environnement Je pense qu’il ne faut pas déléguer en totalité la politique de l’environnement aux seuls Verts et bien montrer que le PS sait aussi de quoi il parle dans ce domaine et peut négocier d’égal à égal (c’est peut-être le cas mais cela n’est pas visible).
Les résultats des Verts montrent bien qu’ils ne sont pas crédibles aux yeux de l’électorat.
Les Verts français sont loin d’avoir la stature politique des Verts Allemands.
Aurions nous dû mener jusqu’au bout la réforme des 35 heures dans la Législature ? Oui car les gens n’ont pas compris et les assouplissements auraient dû être immédiatement pris en compte ; sans ces aménagements qui étaient urgents la grogne s’est installée et nous avons perdu beaucoup de voix.
La lutte contre la précarité : La précarité est inadmissible en France (Coluche l’avait bien mis en évidence mais le pouvoir n’a pas pu, ou pire, pas voulu prendre le relais des restau. du cœur).
L’exemple des restau. du cœur qui perdurent depuis des années et des années, même après plusieurs passages de la gauche au pouvoir montre bien à quel point nous avons manqué la cible.
La proposition de campagne de Jospin était bonne mais trop tardive.
Cela rejoint les oublis douloureux des minorités en grande difficulté traitées de façon insupportable et avec des mesures essentiellement répressives ou des replâtrages, je pense aux pauvres, aux Français très pauvres mais aussi aux harkis, aux gitans (appelés aussi « roms » et « manouches »...) aux immigrés. Malheureusement la liste est longue et la gauche (le PS) n’a pas traité cette question comme elle aurait du le faire : abolir la pauvreté, prendre en charge, héberger, assumer.
A chaque fois qu’elle était au pouvoir la gauche aurait dû travailler beaucoup plus en amont dans les pays pauvres, avec plus de moyens mais c’est le contraire qui s’est produit, la réforme du MAE a fait disparaître la coopération.
L’humanitaire est devenu une profession (comme les restau. du cœur) mais ce n’est « qu’une jambe de bois » qui ne prépare pas le futur.
L’aide humanitaire satisfait les opinions publiques (c’est bien, c’est généreux, mais très vite on entend : ça suffit… ! on a déjà donné, ils nous font ch… ces pauvres) et les médias (très belles images du désespoir, des enfants faméliques que l’on pèse en public comme des animaux en train de crever… ! super… ça fait de l’audimat et des sous !)
En attendant un vrai plan de sauvetage ( plan Marshall pour l’Afrique) envisagé mais toujours repoussé avec toujours de bons arguments.
Au lieu de cela la gauche a tué la coopération, réduit les effectifs d’assistants techniques et de cadres d’ambassade en dessous du seuil d’efficacité.
Un vrai travail en amont des gros ennuis n’est plus d’actualité, on se contente de l’humanitaire finalement moins coûteux en argent et en hommes (on appelle de généreux volontaires ! bénévoles… c’est moins cher ! et on écoule les surplus)
Faire un état de la société française et des aspirations des Français
Comment faire vivre la laïcité dans notre société ? le fait d’occulter ce débat, de le marginaliser ou de le ringardiser a fait certainement perdre au moins 500000 de voix à Jospin au premier tour, uniquement dans le milieu enseignant. (surtout auprès des anciens adhérents ou sympathisants !)
ONG/ éthique et déontologie Le travail considérable et le renom de certaines grandes ONG humanitaires font que toutes les ONG bénéficient d'un à priori très favorable des décideurs.
Il ne faut pas ignorer que par ailleurs beaucoup d’autres en profitent pour adopter une attitude péremptoire à l'égard des autres intervenants qui sont ignorés (assistance technique et coopération française), éliminés d'emblée ils font parfois l’objet de manœuvres dilatoires notamment les organisations laïques !
Les grandes ONG prétendent détenir d’emblée la vérité et s’approprient sans vergogne les résultats et les expériences des autres sans se donner la peine de faire référence au passé récent et aux actions réalisées en omettant de réaliser le travail élémentaire d'une recherche bibliographique ordinaire.
Au MAE la même attitude se développe et le passé est rejeté sans discernement ni pondération notamment dans le secteur jeunesse et sports
Comment concevoir « une alliance entre les exclus, les classes populaires et les classes moyennes » ? A mon avis c’est une erreur grossière de penser à une telle éventualité, c’est même une insulte à l’égard des plus pauvres, il n’y pas d’alliance possible entre les démunis car ce n’est pas leur priorité car il leur faut d’abord survivre ou vivre mieux et après … Quelle est la réalité actuelle des différentes formes d’organisation collective :
le syndicalisme ? très rengaine, faibles et désunis, leurs discordances font le jeu des pouvoirs.
les associations ? Heureusement très vivantes mais la gauche ne les écoute plus ! ! !
les mouvements anti-mondialisation ? en pleine croissance mais encore confus. le PS les regarde comme des bêtes curieuses,, il faut sortir de la torpeur du « bon bilan » qui fait perdre ! ! ! ATTAC ? excellente prestation au plus près des gens avec des dossiers en béton mais…la gauche (le PS !) ne les voit pas et ne les entend pas ou bien cela n’est pas visible ! !
Je souhaiterais moi même connaître les orientations du PS sur les questions suivantes : Quelles sont les « utopies » que nous voulons porter ?
Comment définir le socialisme aujourd’hui ? dans notre pays et en Europe Quelles sont nos valeurs propres ? Qu’est-ce qui fonde les différences entre la gauche et la droite ?
Militer aujourd’hui au Parti Socialiste
L’ambiance actuelle au PS n’est pas favorable à un militantisme serein et efficace.
Les querelles internes de nos chefs de « courants » provoquent des heurts dont nous n’avons que faire.
La défaite semble déjà oubliée avec le respect promis aux militants ! ?
Les positions du PS face au nouveau gouvernement font tristement sourire car le combat est dérisoire.
L’urgence actuelle n’est pas seulement de s’opposer mais surtout de se réorganiser efficacement afin de retrouver une cohésion et une dynamique pour se relancer à nouveau à la conquête du pouvoir une fois les échéances venues ; nous n’en prenons pas le chemin ! ! !
Notre réflexion doit porter aussi sur nos pratiques politiques Nous n’avons que faire de la langue de bois des Ministres « godillots » ou autres secrétaires d’état qui nous oublient dès qu’ils sont dans les dorures des cabinets, finies les grosses têtes, il faut réformer tout cela.
Il ne suffit pas de tomber la veste et la cravate pour faire « peuple » et se rapprocher des « demeurés ». A chaque retour au pouvoir, ça recommence, on occupe les cabinets ministériels en laissant la machine (le Parti) exsangue et en méprisant les « cons de base » qui n'ont pas fait l'ENA.
Aujourd’hui, après la défaite, les voilà qui reviennent en courant et il faut leur retrouver immédiatement une place à la direction du PS ! !
Non, cela n’est pas convenable et parfaitement indécent et méprisant vis à vis des militants.
A force d'occulter ou de reporter les débats qui dérangent nous sommes dans le mur ! La machine s’est grippée. Au PS, les arrières pensées électoralistes ont tué et continuent à tuer le débat il faut arrêter cela et tout déballer avant de restructurer pour présenter un programme crédible.
Actuellement le discours tourne en rond car, même après la défaite, nous continuons à dire que nous avions un bon bilan… Certes je me suis moi même retrouvé et j’ai approuvé les actions du Gouvernement Jospin mais le bilan est mauvais car personne n’a compris et nous avons perdu, il faut le dire tout net.
Je suis vraiment stupéfait que personne au PS parmi « nos ténors », « nos éléphants », nos « penseurs infaillibles » suffisants et sûrs d’eux mêmes, que personne n’ait vu arriver LE PEN au premier tour car « nous avions un bon bilan ». Cela fait penser à une bande bouclée qui repasse sans fin de mauvaises images et des slogans stériles.
On voudrait maintenant nous classer en « nouveaux adhérents » « anciens adhérents » « citoyens », je rêve ou quoi ? un adhérent, ancien ou nouveau, ne serait donc pas un citoyen ? pour moi avec ce genre de classifications le débat est déjà très mal engagé.
Je suis très amer, surtout après avoir été obligé de voter pour Chirac et je pense être en droit d’exiger une réforme du PS.
Le bon style est celui des nouvelles associations qui parlent de façon précise et sans détours.
Il va falloir que le PS fasse le point sans détour sur les erreurs d'analyse et l'éloignement des responsables par rapport aux militants de base (que je suis) et pour qui les plates excuses ne suffisent pas.
Au delà de l’amertume, mes réflexions rejoignent totalement les constats du Bureau Fédéral de la Fédération des Français à l’Étranger, réuni à Paris les 11 et 12 mai, qui a analysé les résultats de l’élection présidentielle.
…/…Après avoir souligné la progression de la gauche à l’étranger, continue dans chacune des régions du monde, il a évoqué les causes de l’échec du 21 avril. Parmi celles-ci figure particulièrement : l’éloignement croissant entre nos camarades aux responsabilités et la base du Parti. A l’étranger, les préoccupations et initiatives militantes se sont heurtées trop souvent à un regrettable défaut d’écoute de la part des cabinets ministériels.
Ce manque d’écoute n’a pas permis de répondre entièrement aux attentes qu’exprimaient les militants.
Pour reconquérir la confiance de nos compatriotes, mobiliser durablement les adhérents et sympathisants, le Bureau Fédéral appelle à intégrer durablement le dialogue avec les militants dans le fonctionnement de notre formation et notre pratique du pouvoir. Car ce sont d’abord ceux-ci qui, au contact des réalités du terrain, font vivre les idéaux et les projets du Parti Socialiste…/…
Quelles relations établir avec les syndicats et les associations ? Exiger une participation active des militants à au moins un syndicat et à une association (comme dans les années 80… ! !) afin de connaître les réalités du terrain
Comment mieux travailler avec les sympathisants ? Ouvrir l’accès aux débats des sections et susciter les avis des sympathisants. Le plus efficace étant de les retrouver dans les associations. La relation de proximité est très importante et le PS ne s’en est plus préoccupé certain d’avoir raison avec « le bon bilan ».
Faut-il accepter des adhésions collectives d’associations qui participeraient à notre débat politique ? Oui c’est une bonne idée qui doit être accompagnée d’une charte de bonne conduite réciproque et d’un contrat électoral (il faut bien rêver un peu !) comme avec les syndicats
Définir une stratégie politique pour la gauche
Faut-il privilégier des alliances électorales dans le cadre d’une fédération ou d’un rassemblement ? Pourquoi pas ? dans le sens de travailler essentiellement sur ce qui nous rassemble et non camper éternellement et de façon stérile sur les points qui nous divisent.
A partir d’un certain niveau de revendications il faut choisir et s’engager politiquement pour faire avancer les choses en prenant le pouvoir. Les revendications d’une éternelle opposition ne sont pas crédibles si un jour ou l’autre elles ne sont pas mises à l’épreuve du pouvoir. Il est confortable et facile de rester dans l’utopie pure et dure.
Quels types de relations rechercher avec les syndicats ? Clarifier les rôles de chacun : les syndicats ne venant pas empiéter outrageusement sur le politique et les politiques acceptant réellement d’accompagner les actions des syndicats (concertation et accords sur plusieurs années)
Avec les associations ? Entrer dans les associations pour convaincre et travailler auprès des gens et vivre leur aspirations.
J’espère que les engagements seront respectés et que ce document sera effectivement lu… J’en doute encore sérieusement ! au vu des déclarations récentes de certains « éléphants ».
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