Débat militant |
![]() |
||
Les causes des défaites du printemps 2002, sont nombreuses et variées, celle du 21 avril entraînant de facto, celles des législatives, puisque la dynamique de gauche était brisée. Les facteurs qui expliquent notre échec sont :
II. Revenir sur le bilan de la législature 1997-2002 et le rôle du parti pendant cette période Il apparaît avec le recul, que le bilan de la législature est satisfaisant dans son ensemble, cela ressort chaque jour de la politique actuelle de la droite, qui consiste pour l'essentiel à démolir l'édifice entrepris par le Gouvernement précédent (baisse du chômage, 35 heures, éducation, social…). La France a connu une croissance forte. Mais cette richesse supplémentaire a servi à gonfler les revenus du capital et très peu à augmenter les dépenses de l'État notamment celles de la protection sociale. Cette croissance et les 35 heures ont permis à près d'un millions de chômeurs de trouver un emploi, mais cela n'a pas compensé aux yeux de la masse des salariés, la stagnation de leur pouvoir d'achat. Cependant, l'erreur de notre Gouvernement a été de croire que cela suffisait, alors que dans le même temps les couches populaires de la société ont eu le sentiment d'avoir été oubliées (abstention et vote protestataire), plus largement les français relevaient nombre d'insuffisances telles :
Pire, il a laissé croire que la « fatalité » de la mondialisation, conduisait sans recours à la domination de l'économie, considérant l'homme comme seul outil de production. Même si l'on sait que dans la réalité économique seuls les moyens diffèrent en matière de politique, que par ailleurs personne ne peut tout faire, il n'empêche que le rôle dévolu à l'État en ce domaine est apparu à l'électorat de gauche déficient. Le parti pendant cette période n'a pas jouer suffisamment son rôle. Il a donné l'impression de n'être là que pour soutenir le Gouvernement, d'être vidé de sa substance humaine accaparée par les cabinets ministériels. Il n'a pas été le relais des militants à destination du pouvoir politique, et dans le même sens encore moins avec l'électorat de gauche ; son rôle s'est réduit à expliquer la politique gouvernementale aux français. Ce qui est très réducteur pour un parti comme le nôtre, cela a conduit à la démobilisation des militants. Et les amène à s'interroger sur la nécessité de faire de la politique dans un système centralisé. III. Faire un état de la société française et des aspirations des Français La société française aspire à ce que le contrat social qui la fonde soit respecté par ses gouvernants qu'ils soient de gauche ou de droite. Les français et particulièrement ceux se reconnaissant dans la gauche, attendent que la France assume son histoire et se donne les moyens de conduire l'ensemble de ses citoyens en observant les valeurs qui sont celles qui forgent son identité. Cela va du rôle régulateur de l'État, face au problème de l'insécurité en général et de la délinquance et de sa présence dans les banlieues en particulier ; mais également de son rôle face à la prééminence actuelle de l'économie sur le social, laquelle engendre de l'exclusion, dont sont victimes nombre de français, qui ne se reconnaissent plus dans ce système. Trop de libéralisme, détruit nombre de libertés individuelles de base et bafoue le rôle régulateur de l'État. Il est inacceptable que les inégalités de revenus qui font que toute une partie de la population n'accède pas aux bienfaits de la société de consommation. Plus qu'un certain niveau de richesse, nos concitoyens veulent une vie décente et la sécurité qui consiste à pouvoir bâtir des projets pour eux et leurs enfants. Certes, on vit en meilleure santé et on travaille moins, mais une large partie de la population continue de s'user au travail, dans des conditions très difficiles. Le développement de la précarité empêche des millions de personnes de planifier leur vie au delà de quelques mois, voire de quelques semaines. Le problème du logement frappe encore largement des catégories populaires et moyennes notamment les familles dont le niveau de vie est tout juste supérieur au plafond des ressources des allocations logement. Pour ce qui nous concerne plus particulièrement, français de l'étranger vivant dans un pays en voie de développement, c'est qu'en dépit des discours, des engagements pris par la communauté internationale, la situation de la grande majorité des pays dans lesquels nous vivons ne s'améliore pas. L'injustice entre le Nord et le Sud est de plus en plus profonde (dégradation des termes de l'échange, les agricultures locales sombrent sous la concurrence des agricultures productivistes et subventionnées du Nord), que la corruption et le népotisme en sont l'expression première, que l'action de notre pays est de plus en plus assimilée aux causes du marasme qui frappe les populations. Au titre des aspirations de la plupart d'entre nous sont relevées : le souci de pouvoir assurer une éducation française à tous nos enfants dans des conditions financièrement supportables, bénéficier des soins de santé fiables et abordables, d'aides publiques lorsque des difficultés adviennent, à l'instar de nos compatriotes de l'hexagone. Concernant notre représentation politique nous voulons qu'elle soit le fait d'élus responsables devant nous, et ne plus être considérés comme les sujets des services consulaires. Sociologiquement, économiquement le parti socialiste est de plus en plus loin de la population française, notamment celle des couches populaires et des grands problèmes qui se posent à la planète. Il lui faut se rapprocher de celles-ci, afin de percevoir quels sont les grands problèmes sociaux qu'elles rencontrent, afin de mieux mesurer les solutions à même de les résoudre. C'est ce qui intéresse pour l'essentiel cette population, plus que les éventuelles querelles d'état-major au sein du P.S. L'intérêt ne réside pas dans le fait de savoir qui va demain diriger le parti, mais pour quoi faire et pour qui ? Les valeurs d'humanisme qui sont les nôtres sont le socle de notre action. Si l'on se retrouve pratiquement tous à l'étranger, au sein de l'ADFE, c'est pour défendre les plus faibles d'entre nous et faire valoir leurs droits auprès de « notre Administration ». D'une certaine façon, nous sommes « les français d'en bas » de l'étranger et non les mondains des réceptions de l'Ambassade. Pour nous l'homme est au centre de la société. Nos priorités vont donc tout naturellement vers la sécurité des biens et des personnes, qui est une grande acuité, encore plus qu'en métropole sous les latitudes sous lesquelles nous vivons. Des moyens, pour une scolarité de nos enfants de même qualité qu'en France, pour des soins de santé et une couverture sociale identique, pour des droits à retraite comparables, en résumé pour nous socialistes du Cameroun se sentir pleinement des français à part entière. En matière européenne, nous pensons que sa construction ne doit en aucun cas déboucher sur un vaste marché, sans âme et sans un fort contenu politique. Nous craignons que l'élargissement prochain ne débouche sur une régression sociale, des délocalisations et un dumping tirant le plus grand nombre vers le bas. L'Europe doit être porteuse de nos valeurs humaines et de justice sociale. A cet égard, nous pensons qu'il faut nous ouvrir aux autres européens installés au Cameroun, afin de leur les faire partager. V. Militer aujourd'hui au Parti Socialiste Militer aujourd'hui au Parti Socialiste, ce doit être comme hier, mais avec un environnement différent, rechercher à améliorer la situation du plus grand nombre de nos concitoyens. C'est s'ouvrir à la jeunesse et le P.S. en a bien besoin. Permettre à l'ascenseur social de fonctionner à nouveau et, ne pas se résoudre à limiter le champ politique à un clos où s'affrontent énarques de droite et énarques de gauche, dont les militants de base ne seraient que des spectateurs. Le Parti Socialiste n'existe que par ses militants, c'est à partir d'eux que doit se fonder ses axes d'action. Ses dirigeants de tous niveaux sont élus lors de ses congrès et sont comptables de leurs actions devant eux. Il en va de même de ses élus, qui sont tout d'abord désignés par les instances locales concernées. L'échange doit être constant et dans les deux sens entre les instances dirigeantes du parti et les militants dans l'intervalle de deux congrès. Sur le terrain, les militants doivent être à l'écoute de la société dans laquelle ils vivent, de ses préoccupations, de ses attentes, de ses espoirs. Ce qui suppose que les sections s'ouvre au monde extérieur, rencontrent les sympathisants, les invitent à s'exprimer lors de réunions de sections, mais aussi prennent leur avis sur diverses questions de société. Des discussions sont à ouvrir avec les associations et autres partenaires sociaux. Ce serait aussi pouvoir compter, dans un monde dominé par les médias et surtout par l'audiovisuel, sur une communication nationale plus présente et plus pugnace qu'elle ne l'est aujourd'hui, de manière à conforter le sentiment d'appartenance et l'action à la base des militants. VI. Définir une stratégie politique pour la gauche À partir de l'expérience issue de la gauche plurielle, il nous faut remettre l'accent sur les valeurs de gauche traditionnelle de lutte contre les inégalités, de protection des plus faibles, de justice et de solidarité. Dès lors que la droite a entrepris de se regrouper, même de façon factice, au sein de l'UMP, il serait dramatique que l'ensemble des forces de gauche reste divisées, dans des clans et des querelles subalternes au regard des enjeux et des aspirations de notre électorat. Lequel pour une très large part y est prêt, il suffit de constater le réflexe unitaire lorsqu'il y a élections du report de voix. Là où nous avons le plus à souffrir c'est lorsqu'il y a division. Si la gauche a su travailler ensemble au gouvernement, sait administrer des communes, des départements, des régions, elle devrait être capable de surmonter les clivages hérités du passé et se tourner résolument vers ses objectifs et ambitions pour demain ; ceci dans le respect de chacun et au profit de tous. Cela suppose qu'au niveau du P.S une dynamique de cette nature puisse voir le jour lors du congrès de DIJON de mai 2003.
|
||
|