Débats |
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26 février 2003
MOTION SUR LA COTE D’IVOIRE Les sections signataires, regroupant les adhérents du Parti Socialiste en Angola, Bénin, Burkina Faso et Mauritanie, ont adopté le texte suivant La situation en Côte d Ivoire suscite une grande inquiétude chez les socialistes français résidents en Afrique. Ils constatent avec effroi et colère les exactions commises par les deux parties en conflit contre les populations civiles et condamnent formellement les assassinats politiques perpétrés par des « escadrons de la mort » dans la zone encore contrôlée par le pouvoir d Abidjan. Ils demandent à la communauté internationale de diligenter une enquête et de prévoir la saisine du Tribunal Pénal International. Ils ne peuvent que réagir devant les exactions et le torrent de xénophobie que subissent les travailleurs immigrés, en particulier les Africains issus des pays limitrophes. Au même titre que les ressortissants Européens, ces derniers doivent bénéficier d une véritable protection assurée par les troupes Françaises et de la C.E.D.E.A.O.. Ils déplorent que les accords de Linas-Marcoussis et de Kléber, négociés et signés par toutes les forces politiques parties au conflit, adoptés par la Conférence des Chefs d Etat et approuvés par la Communauté internationale, ne soient pas mis en œuvre immédiatement du fait des manœuvres dilatoires et des tergiversations de Laurent GBAGBO lequel a laissé, délibérément, s installer le désordre et la violence dans les rues d Abidjan. Dans ce contexte, nos nombreux compatriotes sont pris en otage et sont confrontés à de très grandes difficultés matérielles et morales, sans pouvoir bénéficier d une aide satisfaisante des autorités françaises. L armée française, intervenue au début du conflit à la demande du Président Laurent Gbagbo, est aujourd hui dans une position particulièrement dangereuse et inconfortable qui nécessite une intervention plus forte de l ONU. Sa présence a toutefois un effet modérateur et permet temporairement d éviter le pire. Cette situation, dont les germes sont anciens, était tout à fait prévisible. Depuis deux ans, de nombreux camarades en avaient fait l analyse mais, une fois de plus, notre Parti aurait gagné à être davantage à l écoute de ses militants qui, résidents à l étranger, sont au contact des réalités quotidiennes du pays et peuvent par leur expérience apporter des éléments d information utiles. Les sections signataires déplorent que les responsables du Parti, au nom d une amitié ancienne, continuent à soutenir un Président dont les dérives apparaissent maintenant au grand jour. Elles demandent instamment au Parti d user de son influence auprès du Président Laurent Gbagbo pour que celui-ci se conduise enfin en Chef d Etat responsable et respectueux de ses engagements et des droits de l homme afin de sauver la Côte d Ivoire et de lui éviter de basculer dans un scénario à la Rwandaise. Tout en condamnant, par principe, toute tentative de prise du pouvoir par les armes, ils exhortent les différentes parties en cause, y compris le pouvoir, à s engager dans la voie des concessions pour éviter la guerre civile et les risques d extension du conflit dans la sous-région.
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