Débats
     
    En opposition à la politique de Tony Blair
motion approuvée par la section de Grande-Bretagne
 
     
   Londres le 5 mai 

La section socialiste de Grande-Bretagne condamne la guerre américano-britannique qui a été menée contre l’Irak. Cette intervention militaire, conçue de longue date par l’Administration Bush, a été déclenchée après avoir foulé aux pieds le droit international et la volonté des peuples du monde entier.

Cette aventure illégale, aux conséquences humaines, économiques et géopolitiques désastreuses, a reçu le soutien actif de Tony Blair, le premier ministre travailliste. Allié inconditionnel d’un président état-unisien réactionnaire, M. Blair n’a pas hésité à recourir à des moyens très contestables pour obtenir une majorité au Conseil de sécurité (« preuves » de liens entre Saddam Hussein et Al-Quaïda jamais établies ; « preuves » de l’existence d’armes de destruction massives qui, à ce jour, n’ont toujours pas été découvertes ; « preuves » de l’existence d’un programme de réarmement nucléaire de l’Irak fabriquées à partir d’un mémoire de DEA publié dans les années 90).

A l’exception d’Elio di Rupo, l’un des vice-présidents de l’Internationale socialiste, aucun leader socialiste européen n’a, à notre connaissance, publiquement condamné l’action de Tony Blair. Il devient de plus en plus évident que c'est sous des prétextes fallacieux (c’est-à-dire la soi-disante menace représentée par l'Irak) que la Grande-Bretagne a cherché à justifier sa participation à cette guerre annoncée.

Le soutien blairiste aux néoconservateurs état-unisiens ne constitue cependant pas un simple « accident de parcours ». Nous notons ainsi que Tony Blair milite au grand jour pour une Europe des marchés, de la flexibilité et des privatisations avec le soutien de l’ultra-libéral José Maria Aznar et de l’homme d’affaires douteux Silvio Berlusconi, sans que cela n’appelle de condamnation officielle de la part du PSE.

Nous, socialistes français de Grande-Bretagne, connaissons le « blairisme » non à travers les compte-rendus parfois élogieux de journalistes-idéologues, mais dans la pratique de notre vie quotidienne. Nous sommes fonctionnaires dans l’administration britannique, étudiants, chercheurs, universitaires, cadres moyens et supérieurs, travailleurs dans des associations humanitaires. Certains d’entre-nous sont membres du Parti travailliste et nous connaissons tous des camarades travaillistes qui partagent notre analyse.
Nous constatons chaque jour les méfaits de la politique néolibérale du « New Labour », avec son cortège de nouvelles privatisations des services publics, de gels salariaux, de précarisation de nos conditions de travail.

Nous estimons que le « blairisme » brouille en Europe notre image de sociaux-démocrates et contribue à décrédibiliser notre action. Nous pensons qu’il est devenu urgent que le Parti socialiste s’oppose, avec ses partenaires au sein du PSE, à l’action globalement négative de Tony Blair.