Histoire
  Brève histoire des socialistes français à l'étranger


Sous la colonisation
Dans les années trente, la SFIO était déjà solidement implantée dans les départements français d'Algérie et dans les communes françaises du Sénégal. Après la Seconde Guerre Mondiale et l'accession des Africains à la citoyenneté française, la Fédération socialiste de l'Afrique Occidentale française devint la quatrième fédération de la SFIO, derrière celle du Nord, du Pas de Calais et des Bouches du Rhône. Les départements d' Algérie et la plupart des Territoires d'Outre-mer étaient représentés au Parlement par des socialistes.

Avec l'Indépendance
L'accession à l'indépendance marqua partout un reflux, mais les idées socialistes sont restées vivaces dans ces pays jusqu'à aujourd'hui ; on y trouvait des groupes de réflexion et d'action socialiste qui allaient devenir, quelques années plus tard, les premières sections de la future Fédération des Socialistes français à l'Étranger, avec celles qui s´étaient constituées entre temps en Europe, notamment en Allemagne et en Belgique.

La création de la FFE
La victoire de François Mitterrand en 1981 provoqua rapidement la mondialisation de cette évolution: quelques mois plus tard, on comptait déjà plus de 500 militants socialistes français à l'étranger regroupés en sections dans les cinq continents. Mais il fallut attendre la fin de 1983 pour que, à partir de cette base, se constitue la FFE et le Congrès de Rennes en 1990 pour qu´elle soit enfin reconnue comme une fédération normale, dont l'évolution s'est tout naturellement inscrite depuis dans celle générale du Parti.

Et de l'ADFE
Entre temps avait été créée, à notre initiative, l'Association Démocratique des Français à l'Étranger qui a pour vocation de rassembler tous les Français de gauche expatriés, et qui constitue un relais très important pour la diffusion de nos idéaux, dans le respect de tous ceux qui s'en réclament dans leur diversité. De même avons nous accru de façon très significative et prometteuse notre présence au Conseil Supérieur des Français de l'Étranger dont, depuis 1982 les membres sont désormais élus au suffrage universel et non plus désignés (sauf pour quelques uns), le groupe ADFE au CSFE comptant 57 représentants. Le CSFE élit tous les trois ans 4 sénateurs représentant les Français hors de France dont deux aujourd'hui sont au PS, Monique Cerisier ben Guiga et Richard Yung.

Le développement de la FFE
La FFE s'est d'abord développée dans les pays d'Afrique Noire et du Nord puis, assez naturellement, en Europe suivant en cela l'importance croissante de l'Union Européenne. Plus récemment, elle s'est implantée dans les pays d'Asie et en Chine (5 nouvelles sections). Après avoir été placée sous la responsabilité du Bureau National et administrée par un délégué nommé, la FFE a innové en étant la première Fédération à élire son Premier secrétaire fédéral au suffrage universel direct de tous les adhérents, avant que cette pratique ne devienne la règle dans tout le Parti après les États Généraux du PS à Lyon en 1992.

Les thèmes de réflexion
Parallèlement, les grands thèmes de réflexion des militants de la FFE ont beaucoup changé, reflétant l´évolution géographique et professionnelle des adhérents tout comme celle des Français à l´étranger. Pendant longtemps consacrés quasi exclusivement à des débats sur la politique française de coopération et sur le statut des enseignants à l'étranger, les travaux de nos Conventions annuelles se sont progressivement ouverts aux questions de la construction européenne et, plus généralement, à celles de la France dans le monde. Une attention de plus en plus soutenue est maintenant accordée, d'autre part, à l'ensemble des problèmes des Français de l'Étranger, et plus seulement à ceux d'une seule catégorie d'entre eux.

Le projet fédéral
Le projet fédéral approuvé par la Convention Nationale de Janvier 2002 constitue pour la première fois dans l´histoire de la FFE un ensemble de propositions concernant les questions d'enseignement, de protection sociale, de politique culturelle, de représentation politique des Français à l'étranger.

Et maintenant ?

Forte de près de 2 000 adhérents, de 70 sections et d'une présence dans 120 pays du monde, la FFE participe pleinement, avec ses spécificités, aux débats et à l'élaboration de la politique du Parti Socialiste. En témoigne la reprise d'un grand nombre de nos propositions dans le projet socialiste en juin 2006 :

  • Élection de députés des Français de l'étranger
  • Transformation de l'Assemblée des Français de l'étranger en un Conseil Général d'outre-frontière, doté de compétences et de moyens dans les domaines de l'action sociale, des bâtiments scolaires et de l'action culturelle de proximité
  • Généralisation du vote à distance à toutes les élections organisées dans les centres de vote à l'étranger
  • Tutelle partagée du Ministère de l'Education Nationale et du Ministère des Affaires Etrangères sur l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger
  • Création d'une Agence de la Coopération Culturelle, Scientifique et Technique
  • Adoption d'une loi cadre d'indemnisation des biens personnels et professionnels en cas de troubles graves et de catastrophes naturelles

Ces propositions font leur chemin. En 2007, Ségolène Royal obtenait 30% des voix au premier tour, soit plus de 8 points que Lionel Jospin en 2002. Au second tour, elle réunissait plus de 46% des voix, gagnant dans l'Union européenne, au Maghreb, en Afrique, au Canada et dans une partie de l'Amérique Latine. Quel chemin parcouru depuis les 31% de François Mitterrand dans les centres de vote à l'étranger le 10 mai 1981.

Notre défi, c'est de conduire dans les dix années à venir les centres de vote à l'étranger, 8ème département français par la taille de la liste électorale, à voter majoritairement à gauche. C'est faisable si nous poursuivons sur le chemin tracé depuis 1983. C'est l'objectif que nous nous donnons : être des socialistes actifs, engagés, déterminés pour, au-delà des frontières, contribuer au succès de la gauche.