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Convention Fédérale 27-28 août 2007
Lundi 27 août 2007 (au siège du PS) 9 h 30 - 11 h 30 : compte-rendu d'activités de la FFE 11 h 30 - 11 h 45 : pause 11 h 45 - 13 h : débat de politique générale Avec François Hollande, Premier Secrétaire du Parti Socialiste
Déjeuner libre
14 h 30 - 16 h 30 : " La fuite des cerveaux - Témoignages de jeunes Français à l'étranger "
Débat présidé par Catherine Dib, membre du Bureau Fédéral, chargée de la Jeunesse, avec :
- Jean-Yves Le Déaut, Député de Meurthe-et-Moselle ;
- Sandrine Bertin, adhérente isolée à Waterford (Irlande) ;
- Fabrice Romans, adhérent de la section de Luxembourg ;
- Nicolas Rossignol, adhérent de la section de Belgique.
16 h 30 - 16 h 45 : pause
16 heures 45 - 18 heures 30 : rencontres régionales
- Afrique : avec Thomas Mélonio, Délégué National à l'Afrique (animateur : Jean-Daniel Chaoui, membre du Bureau Fédéral) ;
Mardi 28 août 2007 (au siège du PS le matin et à l'Assemblée Nationale l'après-midi) 9 h 30 - 10 h 30 : petit-déjeuner dans la Cour Pierre-Bérégovoy 10 h 30 - 11 h 30 : " Contribution de la FFE à la rénovation du PS "
Ateliers :
- Le rôle des militants dans la rénovation (animatrice : Manon Mondoloni, membre du Bureau Fédéral) ;
- Valoriser les expériences de nos pays de résidence (animateur : Christophe Monier, Trésorier Fédéral) ;
- Outils, organisation et calendrier (animateur : Pierre Avedikian, membre du Bureau Fédéral).
11 h 30 - 11 h 45 : pause 11 h 45 - 12 h 15 : " Contribution de la FFE à la rénovation du PS " (suite) Rapport des 3 ateliers et synthèse.
12 h 15 - 13 h 00 : présentation des candidats déclarés (au 28/08) à la candidature socialiste aux élections sénatoriales de septembre 2008
13 h - 14 h 30 : déjeuner libre 14 h 30 - 16 h 30 : " Analyse du vote des Français les 22 avril et 6 mai 2007 "
Débat présidé par Pierre-Yves Le Borgn', avec :
Jean-Louis Bianco, François Rebsamen, Manuel Vals, Vincent Peillon, Pierre Moscovici
et Henri Weber
16 h 30 - 16 h 45 : pause 16 h 45 - 17 h 15 : conclusions de la Convention Fédérale. 17 heures 15 - 18 heures : réunion du Bureau Fédéral
Comptes-rendus des ateliers de la Convention
Compte-rendu de l’atelier « Valoriser les expériences de nos pays de résidence » animé par Christophe Monier
CR rédigé par Thérèse Gernigon (Alger ) et Laurent Dartois ( Mexique)
En introduction quatre pistes proposées par Christophe
- Ce que je vis dans mon pays 10 bonnes idées, 10 critiques
- Expérience politique : ce que vivent les sociodémocrates ou les coalitions pour analyser les mécanismes de mise en place de plateformes politiques.
- Diversité des structures (pays centralisés/décentralisés ; place de la religion )
- Expérience des bi-nationaux et travail avec le PSE .
Seules les pistes 2 et 4 ont pu être abordées.
è Des débats, il ressort une question récurrente très forte : ce qui est transmis au national par les sections est-il utilisé ?
è Relations avec les partis locaux :
- Possibilité de former des sections PSE
- Possibilités pour les binationaux d’adhérer aux partis frères du pays
è Lorsque des personnalités du PS voyagent dans les pays : Il y a souvent une faible connaissance des
- Réalités du pays
- Préoccupations des partis frères du pays
- De plus il n’y a pas toujours de contact avec la section locale
è Analyse des expériences réussies :
- Cas de la suède : le projet nouveau est élaboré lors de congrès régionaux (équivalent des fédérations ) où sont élus des délégués qui vont défendre le projet mais pour certains il s’agit seulement de plateforme électorale
- Rénovation du Parti belge : « ateliers du progrès » au niveau de la base
Propositions
- Dans les sessions annuelles de la FFE, nécessité d’une présence systématique tout au long de la session d’un représentant du secteur international
- Avant d’élaborer le projet de rénovation, prendre en compte ce qui se dit au niveau des sections sur la réalité des divers pays
- Créer un forum horizontal entre les sections, les délégués PS des pays, les parlementaires PS, les parlementaires européens pour que l’information puisse circuler et soit davantage utilisée.
Compte-rendu de l’atelier « Outils, organisation et calendrier »
Animateur : Pierre Avedikian
Rapporteur : Alain Esterle
Les participants de l’atelier ont pris acte des trois thèmes de réflexion proposés et du calendrier correspondant pour les séminaires du Bureau National et les Forums de la rénovation :
· Les socialistes et la Nation/21 novembre/24 novembre,
· Les socialistes et le marché/12 décembre/15 décembre,
· Les socialistes et l’individu/16 janvier/20 janvier,
En matière d’organisation du travail, l’atelier préconise le schéma suivant :
· Pour chacun des trois thèmes, un noyau de personnes réfléchit au niveau fédéral sur la spécificité des possibles apports de la FFE (e.g. « recul » dû à l’éloignement géographique, expérience de terrain sur la « mondialisation », perception locale de l’idée et de la pratique du « socialisme »…). Il établit une série de sous-thèmes pour faciliter et cibler la réflexion. Un coordinateur est désigné au niveau fédéral pour chacun des trois thèmes en vue des synthèses finales ;
· Les sections prennent en compte les trois thèmes et leurs sous-thèmes proposés, en les adaptant éventuellement. Elles coordonnent la collecte des contributions des membres et en font remonter une synthèse vers les coordinateurs fédéraux. Elles associent autant que possible la société civile à la réflexion. Les « isolés » peuvent adresser directement leurs contributions aux coordinateurs fédéraux. Les contributions doivent provenir de membres inscrits du PS;
· Les coordinateurs fédéraux procèdent à la synthèse de chaque thème, sur la base des contributions des sections et des contributions reçues individuellement. Ils font parvenir ces synthèses au BN, au moins une semaine avant chaque séminaire thématique.
L’atelier estime que les contraintes calendaires excluent toute procédure formelle de validation des synthèses fédérales par les membres. Néanmoins, les adhérents seront systématiquement informés des synthèses au fur et à mesure de leur élaboration.
En matière d’outils, plusieurs avis ont été exprimés au sein de l’atelier. D’un côté, le forum électronique couramment utilisé comme outil de liaison entre les adhérents (simple transmission de emails coordonnée pas Danielle Seignot) n’est pas adapté à la consultation envisagée. D’autre part, les contraintes calendaires et la disparité des compétences informatiques entre les adhérents empêchent la mise en place d’outils sophistiqués, même en version libre. Au total l’atelier préconise qu’un « blog » spécifique soit créé par thématique pour collecter et rendre accessibles à tous les contributions de chacun.
La question de l’utilisation optimale d’Internet pour améliorer les relations entre les membres de la FFE dépasse largement le cadre de cette consultation mais s’inscrit pleinement dans celui de la rénovation entreprise (voir point 2 de la charte : rénover nos procédures…, nous doter d’un instrument politique moderne et offensif en phase avec notre temps…, simplifier notre fonctionnement, etc.). Il s’agit d’un chantier spécifique auquel la FFE devra porter la plus grande attention.
Atelier sur « le rôle des militants dans la rénovation » animé par Manon Mondoloni.
L’atelier a donné lieu à un débat général autour de la Charte de la rénovation adoptée par le Conseil National en juin dernier et qui propose un calendrier précis (Forum 1: Les socialistes et la nation, samedi 24 novembre, Forum 2: Les socialistes et le marché, samedi 15 décembre, Forum 3: Les socialistes et l'individu, dimanche 20 janvier 2008) ainsi que sur les différentes motions provenant de plusieurs sections de la FFE.
Les prises de parole des camarades présents se sont axés sur deux thèmes : la réforme interne du PS et le contenu politique de la rénovation.
Réforme interne du PS
- Le calendrier proposé dans la charte de la rénovation a été fortement critiqué lors de cet atelier:
"Il faut se doter d'un calendrier de la FFE"
"Le calendrier a été parachuté sans que les militants puissent donner leur opinion"
"Le National arrive avec ses règles du jeu mais il faut que le calendrier vienne de nous".
- Plusieurs militants ont également parlé du renforcement du poids des Fédérations au sein du PS et en particulier de la nôtre :
"Le centralisme est entériné au sein de notre parti, il faut repartir de la base"
"Il faut donner une plus grande place aux Fédérations non parisiennes"
"La FFE doit participer à l'affirmation des Fédérations comme n'importe quelle autre Fédération."
"Le PS doit mieux respecter nos statuts et notamment les règles sur le cumul"
"Il faut qu'il y ait un système de remontée des propositions des Français qui ont envie de participer"
"Les effectifs sont énormes à la direction et cela donne le cafouillage actuel. Il faut réduire les effectifs centraux du parti qui provoque ses dysfonctionnements, la distance par rapport à l'électorat et l'indiscipline"
"La rénovation est une tradition du PS et se produit environ tous les 5 ans"
- Notre Fédération a des pratiques innovantes mais il faut aussi qu'elle se rénove:
"Nos pratiques militantes sont innovatrices au sein de la FFE notamment avec Internet"
"L'originalité de la FFE vient de l'éloignement entre les uns et les autres et le perfectionnement de l'utilisation de l'outil internet"
"Il nous faut un forum sur la rénovation interne"
"Nous avons aussi l'habitude d'avoir des approches adaptées à des terrains très différents"
"Il n'y a pas de parisianisme au sein de la FFE, pas de notables, de hiérarchies, pas de frontières non plus avec les autre partis sauf à l'ADFE qui les rassemble."
"La Fédération doit être un modèle de démocratie participative"
"Il faut une Fédération forte, de militants, avec un pouvoir exécutif fort permettant d'organiser le débat"
"Il faut préparer l'avenir et notamment se préparer à avoir des députés"
"Les personnes qui sont aux responsabilités doivent être visibles et leur gestion transparente"
"Le National souhaite que nous soyons actifs mais la rénovation passe par une démocratisation des Fédérations"
"La rénovation passe par les sections mais il faudrait aussi un premier jet de textes venant du Bureau Fédéral"
Contenu politique de la rénovation
- La discussion a été nourrie sur les frontières de la gauche et nos relations avec les autres partis de gauche:
"Nous ne savons plus qui nous sommes mais nous voulons déjà aller discuter avec les autres partis. Il y a un cafouillage dans le calendrier à ce niveau"
"Il faut d'abord nous repositionner avant de redéfinir nos frontières. Il faut le dire au National pour éviter les stratégies d'en haut. Cependant, les militants doivent être à l'écoute. Il faut que la Fédération ait une démarche d'écoute envers les militants de la gauche non PS, au moins avec les Verts et les Communistes. Il ne faut pas se faire d'illusion sur l'extrême-gauche".
"Pourquoi ne pas dialoguer avec Bayrou, en tout cas à la base avec les militants du MoDem?"
"Les collectifs de gauche dans leur ensemble doivent être notre cible"
"Les élections municipales permettent de constater que les frontières sont poreuses entre les partis de gauche, nous ne nous en rendons pas toujours compte à la FFE".
- Une autre partie de la discussion a tourné autour de la démocratie participative
"Nous devons réviser notre rapport à l'expertise. Il faut éviter le basisme de base"
"Tout le monde peut avoir une opinion sur la taille d'un trottoir ou la place d'un pot de fleur mais tout le monde n'est pas urbaniste, ne connaît pas les législations en vigueur par exemple"
"Quand on parle de démocratie participative, même quand ce sont les citoyens qui émettent des idées, elles passent ensuite par la concertation avec des experts. Le citoyen ne voit pas forcément l'intérêt général, il faut les deux mouvements complémentaires: de la base vers le sommet et du sommet vers la base".
"Il faut éviter de tomber dans le travers de vouloir répondre à toutes les attentes de la population, soit le populisme. Nous avons des valeurs, que nous devons redéfinir pour ensuite réexaminer les moyens pour les mettre en oeuvre"
"Il faut inviter l'inflation de nouveaux termes. Il faut mener la réflexion sur la République, notion fondamentale pour les Français de l'étranger."
Compte rendu
Débat " La fuite des cerveaux -Témoignages de jeunes chercheurs expatriés"
Paris, le 27 août 2007
Intervenants
- Jean-Yves Le Déaut, Député de Meurthe et Moselle, Vice-Président de la région de Lorraine, Secrétaire national à la recherche du PS
- Catherine Dib, membre du Bureau fédéral en charge des jeunes
- Gaël Mayer, membre de la section socialiste de Bruxelles
Présentation de l'enquête sur la recherche et la mobilité,
Observant une augmentation de jeunes dans la population française de l'étranger, Catherine Dib a souhaité, pour une première action, axer le débat sur une problématique précise concernant nombre d'entre eux. Les thèmes de débat et d'action proposés par différents jeunes de la Fédération (génération précarité à l'étranger, création d'un site web consacré à la formation) seront à l'ordre du jour dès la rentrée.
Son enquête sur la mobilité des chercheurs est basée sur 45 réponses de Français de l'étranger. Il s'agit notamment de docteurs en sciences dont certains souhaitent être informés par la suite sur ce thème en dehors d'une appartenance au PS. La prédominance des docteurs en sciences (et même en sciences de la vie) est certes un biais, puisqu'il y a bien d'autres disciplines représentées parmi les chercheurs Français expatriés en général, mais elle reflète aussi une réalité : la difficulté spécifique de " réinsertion en France " pour cette discipline.
Les principaux constats, sur base de l'enquête, mettent certains points en évidence :
- Le départ à l'étranger, ressenti comme quasi obligatoire, correspond rarement à un choix mais participe plutôt à la mise en valeur d'un parcours professionnel.
- La motivation d'un départ à l'étranger n'est pas de mieux gagner sa vie.
- Même si l'environnement influence le départ à l'étranger, aucune aide spécifique, aucune réelle information ne sont prévues à cet effet.
- A l'étranger, les conditions de travail sont jugées souvent meilleures : plus de souplesse, de respect du statut de docteur et davantage de moyens financiers pour la recherche.
- Les chercheurs français à l'étranger, qu'ils soient boursiers ou sous contrat n'ont pas la possibilité de cotiser pour la retraite et l'assurance maladie légale (françaises) et sont dès lors sont privés de cette couverture sociale pendant et au prorata des années passées à l'étranger
- Les difficultés du retour sont exacerbées notamment lorsque le jeune chercheur n'a pu publier dans une revue scientifique reconnue au niveau international. Or la publication d'un article est essentielle lors de l'entretien d'embauche pour un retour en France.
- Pour pouvoir postuler à une fonction en France, des difficultés pratiques sont fréquentes (coût du voyage à partir d'un pays lointain, etc)
- Les services accomplis dans un organisme de recherche étranger ne sont pas pris en compte pour valoriser la carrière en France (ancienneté)
- La procédure de recrutement d'un chercheur, en France, est pointée comme moins " professionnelle " dans bien des cas, en comparaison de celle pratiquée dans les pays de résidence (ex. Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne)
- Enfin, en partant à l'étranger, le jeune chercheur se coupe d'un réseau de contacts utiles pour le retour.
Voir la liste de revendications portent des problématiques ciblées. (CF enquête)
Parcours d'un étudiant à l'étranger, membre de la section de Bruxelles
L'enquête a permis de rassembler les témoignages de 45 chercheurs Français à l'étranger, ce qui ne permet, bien sûr, pas d'exploitation statistique ni représentative des résultats. C'est pourquoi il paraissait intéressant d'entendre aussi un témoignage " direct ", illustrant l'expérience non seulement d'un " ex-chercheur " mais aussi de ses amis et condisciples. Gaël Mayer décrit son parcours, ses études de biologie à l'Ecole Normale Supérieure et son séjour d'un an en Californie. Il évoque les difficultés des démarches administratives en France en vue du départ et notamment pour obtenir les équivalences. Par contraste, l'intégration administrative à Standfort fut aisée.
Alors qu'il y a 30 ans, certains chercheurs savaient qu'ils intégraient le CNRS avant même d' avoir terminé leur thèse, aujourd'hui, ce sont des stages à l'étranger qui sont proposés à des diplômés BAC + 10, + 12.
Il retient de son expérience aux Etats-Unis :
- Une internationalisation beaucoup plus importante des étudiants au sein des laboratoires,
- Une considération plus importante envers les Post Doc à l'étranger qu'en France,
- La faible importance accordée à l'institution où s'est déroulée la formation initiale, contrairement aux habitudes françaises.
- La bonne réputation des formations françaises dans le domaine des sciences de la vie outre atlantique..
Les difficultés actuelles de la recherche sont essentiellement liées à un manque de moyens financiers, notamment dans des universités comme celle de Jussieu. Il s'agirait dès lors
- De rendre plus attractive et de valoriser les carrières dans la recherche.
- De modifier les modalités de recrutement et de mettre un terme au " localisme ".
- De faire évoluer le statut du chercheur. La loi de 1999 sur la recherche facilite les mouvements entre les secteurs public et privé.
Les principaux obstacles à la mobilité sont également liés
- A la libre circulation des personnes,
- Au statut fiscal et retraites. Claude de la section allemande, rappelle qu'en Allemagne, un chercheur CNRS ne cotise pas pour sa retraite lors de son séjour et que certains chercheurs expatriés se retrouvent sans sécurité sociale.
Les sciences de la vie représentent un domaine stratégique que la gauche a soutenu. Mais depuis le gouvernement Jospin, le retard par rapport à l'Allemagne et aux Etats-Unis s'aggrave.
Pour une réforme nationale : Jean-Yves Le déaut
- La loi sur les universités
Lors de l'examen de la loi sur les universités au Parlement, Jean-Yves Le Déaut rappelle que les débats n'ont porté que sur la gouvernance. Certes, il était nécessaire de mieux la définir. Mais aucune discussion n'a, par exemple, porté sur le statut des chercheurs et sur la précarisation des étudiants…
On ne connaît pas les objectifs finaux de ces réformes. Si Nicolas Sarkozy a promis une augmentation de moyens, elle n'est pas envisagée avant 2008 et les détails n'en sont pas connus. Le milliard d'euros prévu pourrait, malheureusement, être accordé sous forme de crédits d'impôt et donc d'avantages fiscaux.
- Un financement insuffisant
Les difficultés des chercheurs à l'étranger révèlent avant tout un problème national qui tient à l'insuffisance de moyens pour l'enseignement et la recherche. Depuis 25 ans, les crédits éducation par élève ont augmenté de 60% alors que dans l'enseignement supérieur, cette augmentation n'atteint que 20%. En 2007, 21,3 milliards euros sont consacrés à l'enseignement supérieur et la recherche et un milliard d'euros à la vie étudiante. Au-delà des chiffres, la ventilation des crédits varie selon les secteurs de recherche ou entre les grandes écoles et les universités.
En 2005, le coût moyen annuel d'un étudiant était de 8940 euros. En premier cycle, ce coût s'élève à 6000 euros en moyenne alors que ce montant est de 13.400 euros pour un étudiant en BTS. Le faible coût d'un étudiant en premier cycle contribue à expliquer le pourcentage élevé d'échecs. En moyenne, ce sont des coûts deux fois moins élevés qu'aux Etats-Unis.
Enfin, en 2004, 43,2% d'une classe d'âge était titulaire d'un premier cycle alors que ce pourcentage s'élevait à 60% pour les titulaires d'un baccalauréat.
- La baisse du nombre de doctorants
Entre 1995 et 2000, on comptait 10.000 nouveaux doctorants par an. En 2003, ce nombre est passé à 8.000. Cette baisse, surtout imputable à la baisse du nombre d'étrangers, est directement liée à la politique plus restrictive d'immigration. La part des étudiants étrangers inscrits en master est de 14% et de 28% pour les doctorants. Ces chiffres sont bien inférieurs à ce que l'on retrouve aux Etats-Unis.
Face aux bas salaires et aux conditions d'emploi précaire, la crise des vocations scientifiques s'aggrave et les jeunes se tournent vers d'autres carrières. Notons l'exception des ingénieurs dont le nombre a légèrement augmenté en 2004. 17% des titulaires d'un doctorat sont au chômage. De surcroît, ceux qui ont un emploi, sont souvent sous employés et souffrent d'un problème de reconnaissance du diplôme.
20.000 diplômés de ces quinze dernières années sont à l'étranger essentiellement parce qu'ils ne peuvent pas revenir. Le coût d'un doctorant s'élevant à 150.000 euros, cela représente un gâchis de 3 milliards. On a investi dans des formations de jeunes sans pouvoir en récupérer les dividendes, faute de politique adaptée.
- Nécessaires réformes
Certes, il faut plus d'autonomie pour recruter des chercheurs au profil atypique qui sont partis. Mais la précarité a augmenté. Le nombre de postes d'assistants a baissé et l'on s'est rapproché de la politique de contrat du système anglo-saxon.
- Faut-il s'orienter vers un statut unique entre enseignement supérieur et recherche ou prévoir des évolutions vers d'autres fonctions lors d'une carrière si on a pris soin d'identifier la fonction de recherche et celle de l'enseignement (diffusion de la culture scientifique, lien avec les collectivités territoriales... ). Par le passé, le PS n'a pas toujours été clair sur cette question et devra arrêter une position.
Actuellement, la faible mobilité à l'étranger s'accompagne également d'une faible mobilité à l'intérieur même de notre système. Or les besoins sont pressants :
- Renforcer l'encadrement du premier cycle,
- Mettre en place une véritable politique pour l'orientation des étudiants
- Augmenter les possibilités d'intégrer les doctorants dans le secteur privé.
- Réfléchir à la mise en œuvre de mesures fiscales comme cela se pratique dans d'autres pays européens.
- Améliorer la reconnaissance du diplôme de doctorat, notamment dans les 3 secteurs publics. Un des participants propose de faire reconnaître le doctorat comme une expérience professionnelle de deux ans. Il rappelle qu'un maître de conférence 1er échelon gagne actuellement 1580 euros net.
Les étudiants sont titulaires d'un Master vers 23/24 ans et titulaires d'un doctorat vers 26/27 ans.
- Il faut arrêter une position sur la définition des post doctorants : une fois deux ans voire deux fois deux ans après l'obtention du doctorat, point qui concerne surtout les français de l'étranger.
- L'allocation recherche pour préparer la thèse devrait passer de 1200 à 1500 euros net. Cette mesure coûterait de 200 à 250 millions d'euros. Or, la TVA sur la restauration a coûté 2 milliards d'euros. Les rémunérations tout au long de la carrière devraient être revalorisées en conséquence.
- Le financement pour les équipes de recherche et les universités doit également être revu à la hausse. Frédéric de la section suédoise dénonce le modèle vertical qui sévit en France et préconise de le rendre horizontal. Pour faciliter la mobilité entre le secteur public et privé, une société comme Erikson a une grille salariale pour les chercheurs qui rejoignent le groupe. Il faut, selon lui, réunir les différents acteurs autour de la table, mieux définir les relations entre le projet économique et le projet de société. Le financement suivra si on a une vision d'avenir et si on ouvre les portes. Jean-Yves Le Déaut rappelle que la situation en Suède dépend essentiellement des grandes entreprises, ce qui n'est pas le cas en France. En revanche Hélène, de la section de Dublin, pointe le problème de financement, spécifiquement pour la recherche fondamentale insuffisamment financée par l'Etat. Or, les nombreux appels à propositions concernent essentiellement la recherche appliquée. Lorsqu'il finance la recherche, le secteur privé attend un retour à court terme, ce qui n'est pas compatible avec la recherche fondamentale. Pour un des participants de la section de Rome, cette réflexion concerne également la place et le financement des sciences sociales et humaines.
- Jean-Pierre Fournier de la section de Bruxelles, souhaite quant à lui une réflexion globale sur la recherche dans la société. Comment remettre en cause le système des Mandarinats ? Si la situation est meilleure en Allemagne, c'est parce que des investissements ont été réalisés depuis dix ans dans la recherche sur l'environnement. Aujourd'hui, l'Allemagne en récolte les dividendes.
Le terme de " fuite de cerveaux " a été contesté par plusieurs participants. Une enquête de l'OCDE montre que les chercheurs français sont plus mobiles qu'auparavant. Cependant les chercheurs britanniques et allemands le sont davantage..
Jean-Yves Le Déaut confirme que la présence française à l'étranger est nécessaire et qu'il faut renforcer la mobilité pendant la formation. Même si le titre " fuite des cerveaux " a fait débat, les échanges entre pays de l'OCDE restent en défaveur de la France. Ils s'équilibrent lorsqu'on intègre les ressortissants d'Afrique. Le nombre de doctorants en " sciences dures " en France est essentiellement lié aux étudiants venant d'Afrique. Les expériences à l'étranger sont positives. Le problème existe lorsque les chercheurs ne peuvent pas revenir.
- Il faut mettre en place les conditions favorables au retour et notamment des procédures de recrutement qui ne pénaliseront pas ces chercheurs à l'étranger. Cela passe également par un plan pluriannuel de recrutement.
- Renforcer l'évaluation. Le système français est, en effet, compliqué : organismes de recherche, universités, grandes écoles. Il faut également dissocier la gestion de carrière et l'évaluation du travail des personnes
- Renforcer la valorisation de la recherche. Actuellement, nombre de travaux tombent dans l'oubli. Cette réflexion doit être menée au niveau européen.
L'université n'a pas traité ces questions et il n'y aura pas forcément d'arbitrages sur ces enjeux dans les prochaines lois.
Il appartient aux socialistes de se positionner pour préserver l'indépendance des chercheurs et défendre la mobilité réciproque.
- Un contexte européen et international
Ces nécessaires mesures nationales s'intègrent dans un contexte plus vaste, celui de l'Europe qui concerne comme le souligne Gaël Mayer, 95% du marché pour les produits et la finance, 40 à 50% pour les services et 2 à 4% pour la mobilité des personnes. Le budget consacré au financement de la recherche, en Europe, est communautarisé pour 6 % teandis que les financements nationaux représentent, ensemble, 94 % du total. Le nécessaire financement national de la recherche doit s'inscrire dans un réel projet de l'Europe de la recherche. La dimension européenne doit être renforcée pour créer une véritable communauté européenne de recherche tout comme la mise en commun des moyens pour la recherche. Actuellement, le Conseil européen de la Recherche est doté de moyens insuffisants.
Jean-Yves Le Déaut rappelle que les chercheurs français sont en compétition avec les Etats-Unis mais aussi avec la Chine et l'Inde. Le XXIe siècle est celui de la matière grise. L'AFE représente un réseau utile et efficace pour travailler sur ces sujets. Qui permettra d'avancer politiquement.
Catherine Dib annonce la mise en place d'un groupe de travail sur la recherche et l'enseignement supérieur dont Jean-Yves Le Déaut est membre.
Réactions des militants de la Fédération des Français à l'Etranger au discours de Nicolas Sarkozy à la conférence des Ambassadeurs Convention 2007
- Le texte semble être une série de déclarations de bonnes intentions, sans engagement réel, sans grande vision globale. Par ailleurs, Sarkozy affirme sans cesse être prêt à résoudre tous les problèmes de la planète, et sous-entend que les futurs échecs seront donc forcément la faute des autres .
- On est frappé par le ton anxiogène du discours, basé essentiellement sur la notion totalement inacceptable de confrontation entre l'Islam (une religion) et l'Occident (un ensemble géographique). Cette vision du monde occidentalocentriste est proche du néo-conservatisme américain et confirme sa vision judéo-chrétienne de l'Europe. Il s'intéresse uniquement à la " sécurité du monde occidental ", et exprime une phobie du monde arabe.
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Il pose comme vérités établies des concepts généralement subjectifs, et parfois totalement faux :
- Selon lui, le monde est au bord du choc des civilisations
- Il estime acquis les soi-disant avancées démocratiques de pays comme la Tunisie ou l'Indonésie.
- Il pose comme une évidence que l'énergie du futur est l'électricité nucléaire
- Il sous-entend que la Libye et Kadhafi sont dignes de confiance sur le respect du traité de non-prolifération nucléaire. Quels sont ses critères ? A quel autre pays vendra-t-il des centrales nucléaires ?
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Les reculs :
- Recul sur la Turquie par rapport à sa position de candidat. Il accepte maintenant qu'il ne peut pas empêcher le processus de négociations, même s'il est contre.
- Recul sur l'Afghanistan : pendant la campagne il avait promis de se désengager rapidement.
- Recul de la position de la France : aucune mention de la création d'une agence de l'ONU pour l'environnement (engagement de Chirac).
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Sur l'Europe : le ton est incantatoire, le calendrier n'est pas réaliste.
- Il déclare unilatéralement que son mini-traité a déjà résolu tous les blocages de l'UE.
- Pour la présidence française de l'UE en 2008, aucun objectif exprimé sur les questions de politiques sociales, de recherche et développement, de politique industrielle.
- Sa position sur le rôle de la Russie dans les Balkans est mal informée et dangereuse. Cette agressivité vis-à-vis de la Russie est difficile à comprendre.
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Sur l'Afrique :
- Il semble dire que la majorité des problèmes sont en phase de résolution à l'exception du Darfour. Est-il conscient de tous les conflits actuels en Afrique ?
- Sa référence à son discours de Dakar rappelle sa position scandaleuse sur " l'homme africain ".
- Il sous-entend que la pauvreté de l'Afrique est le fait des Africains. Aucune réflexion sur le rôle des pays riches dans la pauvreté mondiale.
- Il semble préparer l'opinion à un recul sur l'aide au développement, en invoquant des problèmes de budget pour 2008.
- Mise à part une mention du Brésil, l'Amérique Latine est complètement absente du discours.
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A l'exception de Rama Yade, tous les noms cités sont des socialistes. S'achète-t-il une bonne conduite sur notre dos ?
- Le PS devrait clarifier au plus vite sa position sur le rapport Védrine.
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Il aime se mettre en scène jusqu'à l'absurde :
- 56 fois " Je " en 15 pages.
- Il parle comme s'il avait la clé de tous les problèmes.
- Il s'attribue le mérite de l'organisation de la réunion du Conseil de sécurité sur l'Afrique lors de la prochaine Assemblée Générale de l'ONU. Cette réunion est habituelle et il se trouve que cette année elle sera présidée par la France, c'est une présidence tournante.
- Nous aimerions pouvoir lui reprocher de se cantonner aux généralités d'usage sur le Moyen-Orient, mais nous déplorons de ne pouvoir le faire, car le PS n'est pas meilleur sur ces questions.
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