Le projet fédéral
     
    L’enseignement français à l’étranger  
     
  

Groupe de travail n°1, l’enjeu de la société éducative
Groupe de travail section PS de Madagascar, avec la participation de la FCPE Tananarive, du FSU-Snuip et de l’ADFE-Madagascar.

L’accès à l’éducation à l’étranger est un droit légitime. Il facilite l’expatriation en assurant des garanties pour la scolarisation des enfants français, il est donc une condition de la présence économique de la France et de la mise en place d’une politique de développement, un support des relations internationales de la France. Le réseau d’établissements qui découle de ce droit constitue, de plus, un moyen privilégié de favoriser la diffusion de la culture française auprès des élites étrangères, condition de l’influence française à travers le monde. 

Les participants à la table ronde organisée à Tananarive le 4 novembre par la section PS sont unanimes pour réaffirmer, à égalité de traitement avec les Français de France, la légitimité de la gratuité de l’enseignement pour les Français de l’étranger à travers un service public d’éducation représenté actuellement par le réseau AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) Ces participants regroupaient des représentants des associations de parents d’élèves, des syndicats d’enseignants, d’association des français de l’étranger et du parti socialiste.

L’AEFE est perçue comme un outil performant mais à qui l’on doit donner les moyens d’un fonctionnement efficace : crédits de fonctionnement et pédagogique, statut unifié du personnel enseignant, mission de coopération et de formation auprès des établissements locaux conventionnés en partenariat avec les services d’éducation du pays d’accueil.

L’enjeu présent de l’AEFE est la réaffirmation de l’engagement de l’Etat français pour maintenir un service public d’éducation de qualité allant à terme vers la gratuité de l’enseignement pour les enfants de nationalité française. L’assemblée laisse au législateur le soin de trouver l’outil adéquat pour atteindre cet objectif. Les bourses scolaires actuellement attribuées permettent de pallier, pour les familles les plus démunies, à l’absence de gratuité. Elles laissent cependant en dehors du dispositif un trop grand nombre de familles dont les moyens financiers modestes, mais supérieurs au barème, ne permettent pas toujours l’accès aux établissements de l’AEFE, face à des frais d’écolage en hausse constante (64% de 2003 à 2005 à Tananarive).

Le projet d’une co-tutelle Ministère de l’Education nationale- Ministère des Affaires Etrangères sur l’AEFE est validé. Il doit éviter l’entrée uniquement financière et mettre d’abord l’accent sur la formation et la mise à disposition de personnels d’éducation et d’enseignement. La dérive actuelle représentée par un recrutement de plus en plus important d’enseignants non-titulaires dans le réseau AEFE pèse considérablement sur la qualité de l’enseignement et met en danger, à terme, la validité de cet enseignement comparé aux critères du service public d’éducation métropolitain. Les participants insistent sur la nocivité de la multiplication des statuts d’enseignants au sein des établissements et l’affaiblissement du niveau de qualification. L’idée de placer l’AEFE sous la tutelle d’une commission inter-ministérielle, eu égard à la multiplicité des intervenants publics à l’étranger, est avancée.

Les propositions présentées par la FFE dans le document « Solidaires pour demain : Projet des socialistes pour les Français à l’Étranger », chapitre 3 « Renouveler et démocratiser l’enseignement français à l’étranger », sont validées par les participants. Ils souhaitent qu’une réelle volonté politique permette leur mise en application par un gouvernement socialiste.

L’assemblée regrette l’absence d’une politique et d’un projet culturel et éducatif pour l’étranger. L’impression qui domine est celle d’un pilotage à vue et d’une gestion au coup par coup de l’existant, gestion orientée globalement à la baisse en terme de présence et d’implication. Nous souhaitons que le PS élabore pour 2007 un vrai projet éducatif et culturel pour l’étranger. L’évolution actuelle de l’AEFE compromet l’avenir de la présence française à l’étranger.

Jean-Daniel CHAOUI, Secrétaire de la section de Madagascar, 
Le 18 novembre 2004