RÉSULTATS DU PREMIER TOUR DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
DANS LES CENTRES DE VOTE À L’ÉTRANGER

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  1. Le taux de participation des Français inscrits sur les listes des centres de vote ouverts à l’étranger (37,27%) est en chute de plus de 13 points par rapport à l’élection présidentielle de 1995 (50,87%). Cette importante baisse constitue une déception, notamment au regard de l’augmentation de 36,36% des inscriptions sur la même période. En comparaison, la baisse de la participation sur le plan national est de 6,5% entre 1995 et 2002, alors que la progression des inscriptions n’y est que de quelques points.
     
  2. Le vote exprimé par les Français à l’étranger diverge largement avec les résultats nationaux. En effet, les Français à l’étranger placent Jacques Chirac (30,53%) et Lionel Jospin (22,75%) en tête du premier tour, loin devant le troisième homme, Noël Mamère (7,14%). Jean-Marie Le Pen (6,49%) se classe quatrième, devançant de peu Alain Madelin (6,46%) et François Bayrou (6,07%). Jean-Pierre Chevènement arrive juste derrière (5,72%).
     
  3. Par rapport à 1995, tant Jacques Chirac (- 2,95%) que Lionel Jospin (- 3,7%) voient leurs scores reculer. Cependant, ils représentent encore à eux deux plus de la moitié des suffrages exprimés, contre seulement 35% au plan national. Plus important, l’addition des suffrages recueillis par les candidats présentés par les formations de la gauche plurielle (PS, Verts, PRG, PCF) conduit à une progression de plus d’un point par rapport à 1995 (33,43% contre 32,37%. Si l’on y ajoute les suffrages recueillis par Jean-Pierre Chevènement, dont les soutiens à l’étranger militent au sein de l’ADFE, c’est une progression près de sept points qu’il faut relever (39,15%). Il s’agit là du meilleur score de la gauche dans un premier tour d’élection présidentielle à l’étranger, et ce dans une période de bas étiage électoral sur le plan national. Au même moment, entre 1995 et 2002, l’addition des suffrages des candidats de la droite parlementaire conduit à une chute de plus de 13 points (46,53% contre 59,65%).
     
  4. La progression de l’extrême droite parmi les Français à l’étranger (Le Pen + Mégret) est limitée à un gain de 2,5% (7,70% contre 5,17%). Jean-Marie Le Pen enregistre à l’étranger l’un de ses plus faibles scores du premier tour.
     
  5. L’extrême gauche double son score entre 1995 et 2002 (4,98% contre 2,37%), mais reste à un niveau bien plus faible parmi les Français à l’étranger que sur le plan national (10,44%).
     
  6. Corinne Lepage (2,63%), Christiane Taubira (2,69%) et Christine Boutin (1,84%) dépassent quelque peu leurs scores nationaux. Tel n’est pas le cas de Jean Saint-Josse (0,63%), dont le message de terroir n’a pas eu prise à l’étranger. Avec 0,85%, Robert Hue perd plus d’un point par rapport à 1995, conduisant le PCF à un score inexistant à l’étranger.
     
  7. En termes d’examen par région des forces et faiblesses des principaux candidats, il faut relever les points suivants :
  1. La simulation de l’élection de 10 députés représentant les Français établis hors de France (proposition de Lionel Jospin et du Projet du PS) sur la base des résultats du 21 avril donne 4 sièges au Parti Socialiste (2 sur 4 en Europe, 1 sur 3 en Amérique - Asie et 1 sur 3 en Afrique - Afrique du Nord - Moyen-Orient - Levant). Les 6 autres députés seraient RPR. L’union UDF-DL pourrait cependant gagner un siège au détriment du RPR en Europe. Cette simulation conduit à un ratio identique (4 députés de gauche, 6 députés de droite) à la simulation sur la base des résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 1995 comme des élections européennes de 1999.

Conclusions :

Pierre-Yves Le Borgn’
Membre du Bureau Fédéral, chargé des Études et du Projet

02/05/02